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jeudi 9 juillet 2015 à 15h

Groupe d'Auto-formation Collective, le travail et son refus 1, Archives Getaway

Groupe d'Auto-formation Collective ?

Tarif: Gratuit

Ce groupe se réunirait régulièrement dans une périodicité décidée par ses participants, de manière ouverte, mais en comptant sur une certaine assiduité de ses membres, du moins pour le temps de l'exploration d'un thème, ce qui permettrait que la fonction « auto- formation » s'expérimente réellement et que la prise en charge collective puisse être effective. Il s'agirait d'aborder ensemble une question avec l'aide de quelques documents tirés du fonds ou collectés pour l'occasion, à lire, écouter, regarder, chez soi ou ensemble selon les cas, et partager des manières de comprendre, d'analyser, de réfléchir à partir de ces matériaux et de tout ce que chacun pourra amener d'expériences, de points de vue... L'objectif est de contribuer à forger l'autonomie politique et pratique dont les chemins sont loin aujourd'hui de se tracer d'eux mêmes
et d'inventer des outils de réflexion et d'analyse politique adéquats au présent qui font cruellement défaut.

Si tel est l'enjeu, il est évident qu'on devra se garder de reproduire les formes éculées et stériles de la « formation » pratiquée par un certain nombre de groupes et partis militants : ni exposés, ni cours, ni séminaires, pas même d'université fut-elle proposée comme populaire, pas d'élèves, encore moins de maîtres... l'élaboration collective doit se construire de manière à ce que chacun y trouve sa place, et à ce que s'il y a de l'expertise, elle y circule. A part peut-être le désir d'en découdre, évidemment aucun pré-requis n'est nécessaire pour venir, et, surtout, aucun pré-requis théorique n'est attendu des futurs participants.

A priori, on pourra discuter de beaucoup de choses, même si d'où ça parle a aussi son importance, on aura même le droit d'avancer des hypothèses branlantes ou critiquables (si ce n'est pas dans ce type de lieu, où cela serait- t-il possible ?), il faudra donc aussi être patient, même si c'est possible de ne pas l'être, en tout cas une certaine bienveillance est de mise pour désinhiber les uns et les autres autant que l'invention le nécessite.

Les matériaux à partir desquels la séance sera proposée seront diffusés à l'avance pour que ceux qui voudraient participer puissent en prendre connaissance au plus tôt et qu'ainsi il soit possible d'entrer dans le vif de sujet et nous en servir de support pour forger quelques idées politiques, valables et subversives, ensemble.

Le travail et son refus 1

Les premiers matériaux proposés pour accompagner la réflexion sont deux textes qui ont été une première fois réunis pour accompagner une séance de ciné-club des Archives au cours de laquelle a été projeté le film Blue Collar précédé d'un diaporama de 1974 intitulé Les Câbles de Lyon. L'un est composé de larges extraits de l'introduction du livre Le travail, et après ?, publié en 1978, l'autre compile des extraits de Lordstown 1972 ou les déboires de la General Motors, une brochure parue en 1977 et relatant des épisodes de la conflictualité de classe dans l'usine automobile de Lordstown. Cette usine a été construite ailleurs qu'à Detroit pour justement parer au refus du travail et de la hiérarchie tel que le film le restitue. En effet l'industrie automobile américaine fait proliférer la nouvelle figure qu'est l'O.S qui déborde de toutes parts et en particulier du rôle que lui assigne, patronat et syndicat, dans la production, les conflits sociaux et les autres aspects de la vie (logement, loisirs, etc), débordement ou dépassement que le premier extrait met en perspective à sa manière.

Après la projection de Les doigts dans la tête de J. Doillon en juin dernier, et la constitution d'un début de liasse autour du Groupe de Résistance Au Travail (GRAT), on continue ici à explorer cette veine du refus prolétarien du travail, refus concret, en situation, qui est d'une autre nature que le refus aristocratique du travail, le « ne travaillez jamais », un brin dandy qui snobe le prolétaire autant qu'il ne veut pas se salir les mains. Même si, comme chacun le sait maintenant, la révolution sera sans doute, aussi, un dîner de gala, on n'y portera pas forcement toujours des gants. Au-delà de ces considérations sur le linge - et en attendant -, comment faire, du côté des nombreux blues collars, même invisibles, sans le costume, même quand l'usine du passé est défunte, qu'on n'y a jamais - et c'est sans regrets - travaillé ?

« (...) C'est ça que je dis aux français les français ouvriers ils sont dans le même problème que nous, on est tous des immigrés, devant les riches que tu sois français, que tu sois juif, que tu sois arabe, que tu sois n'importe quelle race, t'es un ouvrier, ça y est c'est une race à part, ouvrier (...) » disait Mustapha du Collectif Mohamed en 1982 lors d'un journal télévisé, mais c'est déjà une autre histoire, une histoire qui se passe en banlieue sud dans les années 80, assez loin - pas tant que ça peut être - des O.S. de Detroit. A l'assaut de la terre donc pour cette fois, et des mythologies prolétariennes diffuses qu'on choisit de questionner, qu'on aimerait contribuer à détruire ou reconstruire, à réexaminer en tous cas, nous proposons de parler des propositions et des angles d'analyses portés par ces textes.

Le projet serait de se servir de ces éléments (téléchargeables prochainement sur getaway.eu.org et en tout cas lisible ici dans les pièces jointes) comme matière pour élaborer collectivement.

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/11095
Source : message reçu le 1 juillet 13h