Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

jeudi 12 novembre 2015 à 17h

Exposition "Egalité Trahie, l'impact des contrôles au faciès"

Dans le cadre du projet « Original Populaire aux Izards », Tactikollectif revient cette fois présenter une semaine de débat/exposition en plein coeur du quartier.

En effet, l'idée que l'activité de la police s'ajusterait au « faciès » de son public ne date pas d'hier. Avant la guerre d'indépendance de l'Algérie, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) dénonçait les « rafles au faciès » menées par la police en métropole à l'encontre des Algériens. A l'époque déjà, l'expression ne désignait pas une pratique réservée à ceux qui avaient le statut légal d'étrangers. L'action policière mise en cause visait des Français - « musulmans d'Algérie » certes, mais jouissant en théorie de l'égalité des droits sur le sol métropolitain - formant une population massivement perçue comme illégitime et potentiellement dangereuse par les pouvoirs publics et une partie des autres Français. Tout au long de ces décennies, la thématique des contrôles au faciès a parfois été éclipsée par d'autres dénonciations des pratiques discriminatoires des forces de l'ordre. Mais, depuis le début des années 1980, et notamment à partir de la Marche pour l'égalité et contre le racisme de 1983, elle apparaît comme le principal fil rouge qui relie plusieurs générations de jeunes français·e·s stigmatisé·e·s en raison de la racialisation des représentations et ainsi renvoyé·e·s à une identité supposée incertaine. À partir de 2011, un ensemble d'associations et de syndicats (dont une partie se regroupe dans un collectif nommé «Stop le contrôle au faciès») lance une série d'actions médiatiques mais aussi judiciaires, contribuant ainsi à raviver le débat. La cour d'appel de Paris a d'ailleurs condamné mercredi 24 juin l'Etat français pour « faute lourde » dans cinq cas de « contrôle au faciès ». Dans ce cadre, se tiendront aux Izards plusieurs jours d'exposition/rencontre/discussion visant à questionner les contrôles policiers.

Un stand sera tenu chaque jour de 17h à 20h sur la place Micoulaud, proposant des outils pédagogiques et des projections, des temps d'animation musicale ainsi que de la documentation afin d'échanger sur le sujet.

L'exposition aura lieu à la sortie du métro Trois Cocus, sur la place Micoulaud. Ce lieu de passage permettra la venue de nombreux·ses habitant·te·s du quartier d'une part, mais facilitera aussi la venue de toute personne extérieure, afin de pouvoir échanger sur ces questions. C'est une mise en scène de témoignages écrits et de portraits photographiques à travers une scénographie
qui reprend les codes électoraux. Dans l'inconscient collectif, ces panneaux d'affichage sont liés aux différents moments de la vie citoyenne. Prendre ces supports d'exposition a pour but d'interpeller/ sensibiliser le promeneur/ citoyen.

Les oeuvres photographiques sont réalisées par Ed Kashi, photographe talentueux reconnu mondialement pour son regard puissant et humain sur les réalités qu'il documente.

En partenariat avec le Metronum et le MAPCU, une soirée intitulée "Regarde ta jeunesse dans les yeux" avec une projection-rencontre et un concert aura lieu le jeudi 19 novembre. On y retrouvera le groupe de rap La Rumeur, Zone Libre PolyUrbaine, ainsi que Le Substitut.

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/11365
Source : http://www.tactikollectif.org/component/flexi
Source : message reçu le 24 septembre 11h