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lundi 14 mars 2011 à 20h30

projection-débat « JULIEN DONKEY-BOY »

Lundi 14 mars à 20h30 à Toulouse : séance unique suivie d'un débat autour de la schizophrénie avec Laurent Schmitt, psychiatre au CHU de Toulouse, Michel Lacan de l'Association UNAFAM (Union Nationale des Amis et Familles de Malades psychiques) et Jean-Marc Devaud, chercheur au CRCA (Centre de Recherches sur la Cognition Animale).

JULIEN DONKEY-BOY

Écrit et réalisé par Harmony KORINE - USA 1999 1h34mn VOSTF - avec Ewen Bremner, Chloé Sévigny, Werner Herzog, Evan Neumann, Joyce Korine...

Du 14/03/11 au 14/03/11 à Toulouse

ARIFS :
TARIF NORMAL : 6€
ABONNEMENT : 45€ (10 places)
Séance sur fond gris : 4€
JULIEN DONKEY-BOY

D'une beauté tordue, écorchée, presque monstrueuse mais bien réelle. Harmony Korine filme des personnages marginaux, en souffrance, des paumés qu'il serait facile de mépriser, qu'on pourrait avoir envie de fuir en courant mais non : il y a une tendresse dans son regard, un respect dans son approche qui forcent l'attention, qui gagnent la sympathie, qui ouvrent les vannes, un peu coincées au début, de l'émotion. Julien est adulte mais il a des yeux d'enfant, il parle comme un enfant, il envisage la vie comme un enfant : des désirs, des pulsions, des élans, des attachements, des manques, des peurs… Il est capable de la générosité la plus spontanée comme de la violence la plus instinctive. Il travaille dans une institution pour jeunes aveugles avec qui il noue des relations extraordinairement chaleureuses : il ne ressent aucune gêne, aucun apitoiement, il est de plain-pied avec eux. Julien a un père dominateur et agressif, volontiers vociférant, une grand-mère gentille, un frère qui l'ignore, une soeur, Pearl, qui l'aime tendrement (il le lui rend bien) et qui est enceinte, et une mère morte mais à qui il parle régulièrement au téléphone. On découvre la vie quotidienne de Julien et de ses proches par bribes, par morceaux bruts pas forcément liés entre eux, en tout cas pas de manière logique.

Le film avance par à coups, à l'image des existences cahotiques que nous partageons. Le grain de l'image vidéo (nous sommes dans un film du Dogme) ajoute un drôle de climat, à la fois rugueux et poétique. Des séquences émergent et frappent immédiatement, d'autres nous atteignent de manière plus souterraine, en différé. Il y a des rencontres ahurissantes, comme cet homme amputé des deux bras, qui joue de la batterie avec les pieds (!) et qui fait preuve d'un optimisme à vous remettre d'aplomb tous les dépressifs chroniques… Ou encore ce type qui avale tout un paquet de cigarettes allumées… Allumé, le film l'est, plein de moments inattendus, peuplé de personnages excentriques, débordant de sentiments incongrus… Mais au final il est surtout touchant, et même déchirant dans son dénouement. Expérience étrange, sensations fortes, c'est ça aussi le cinéma.

Source : http://www.cinemas-utopia.org/toulouse/index....

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/1401