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jeudi 27 avril 2017 à 20h30

atelier-débat Espaces-Marx : Gramsci pédagogue de l'école au prince moderne

Gratuit

Espaces-Marx en Toulouse-Occitanie

vous invite à participer au troisième

atelier-débat présenté par Luc Brossard

sur

"Gramsci pédagogue, de l'école au prince moderne (le parti)"

Jeudi 27 avril 2017 de 20h30 à 23h à la Maison des Associations (salle de 35 places)

3, place Guy Hersant, Toulouse

(entrée, face au 75 de la rue du Férétra, Métro Empalot)

Lors de nos précédents ateliers, nous avions présenté la vie de Gramsci et discuté de quelques concepts gramsciens analysés dans Etudier Gramsci du philosophe A. Tosel, malheureusement récemment décédé :

  • Le bon sens, opposé au sens commun ou philosophie des (simples) gens (non philosophes de métier)
  • L'hégémonie culturelle et idéologique que doivent chercher à exercer les intellectuels organiques, véritables princes modernes de Machiavel, s'ils veulent conquérir le pouvoir afin de l'exercer avec les (simples) groupes subalternes (avec et non pas pour ni à la place de …)
  • Le bloc historique, qui résulte de l'aplatissement du couple vertical infrastructure (économique)/superstructures (idéologiques), afin de mieux rendre compte de l'autonomie relative de ces dernières par rapport à l'élément central de la structure, qui reste essentiel (mais non dominant ni exclusif)
  • L'historicisme comme unité dynamique et contradictoire de mouvements économiques et sociaux, à la fois structurels et conjoncturels,
  • La philosophie de la praxis qui doit s'historiciser concrètement, c.à.d. s'identifier à l'histoire : c'est ainsi que Gramsci propose une équation (philosophie = histoire = politique) fondée sur le primat de l'action (du faire, c.à.d. de ce qui a été fait, se fait et se fera) par opposition à l'être prôné par Althusser (selon Macherey). Autrement dit : si les hommes concrets sont bien les auteurs d'une histoire dans laquelle ils jouent leurs rôles d'acteurs, en sont-ils conscients et maîtres ou ne sont-ils pas/que les marionnettes d'un metteur en scène objectif (les rapports sociaux de production et de classe) qui les motive, les conditionne, voire les détermine (Spinoza), mais qui leurs reste aussi invisible que peut l'être la main du marché, objecterait Althusser ?
  • La révolution passive associée à la guerre de positions que Gramsci proposait de substituer à la guerre de mouvement permanente qui fut menée par la bourgeoisie libérale pour imposer son mode d'exploitation mais qui n'aurait plus lieu d'être après les échecs de 1830, 1848, 1871, 14 -18, etc. Cette guerre de positions se prolonge dans la contre-révolution du néolibéralisme financier, menée à coups de réformes pour surmonter sa crise d'hégémonie en empêchant toute contestation de la part des subalternes qui doivent rester passifs.
  • Dans ce 3ème atelier, nous verrons en quoi chez Gramsci l'exigence pédagogique est basée sur la contradiction du couple nécessité/liberté (loin de la spontanéité individualiste qui fût instrumentalisée par le régime mussolinien fasciste et est reprise depuis longtemps par tous les libertariens) : faite de discipline et de créativité, cette pédagogie vise à instituer une école unitaire démocratique, active et créatrice (que l'on retrouve dans le corps unique du plan Langevin-Wallon de la Libération).
  • Cette pédagogie devrait être aussi la raison d'être et de faire du prince moderne, l'intellectuel collectif qu'est le parti : loin de s'autoproclamer comme fédérateur populiste d'un peuple atomisé et idéalisé qu'il faut séduire et méduser, le parti doit être l'organisation développant une éducation nouvelle afin de permettre aux groupes subalternes de s'émanciper en devenant acteurs de leur propre catharsis individuelle et collective.

Luc Brossard, d'Espaces-Marx

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/15121
Source : message reçu le 3 avril 21h