• Téléchargement de la carte échoué pour:https://maps.googleapis.com/maps/api/staticmap?center=43.6110809,1.4515684&zoom=16&size=370x195&maptype=roadmap&markers=color
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

jeudi 16 novembre 2017 à 15h

AG de lutte et bilan de deux mois de mobilisation

AG de lutte et bilan de deux mois de mobilisation

Publié le 8 novembre 2017

AG de lutte ce samedi au CSA à 15H en vue de préparer la manif du 16. En bonus, un super texte qui revient sur la mobilisation à Toulouse depuis début septembre et la place de l'AG de lutte

Contre les ordonnances Macron, contre les attaques néo-libérales, organisons-nous !

Cette nouvelle AG de lutte sera notamment l'occasion de parler de la prochaine manif du 16 novembre, ainsi que des actions, soirées de soutien ou autres rendez-vous à mettre en place en plus des manifs classiques.
C'est à 15h au CSA, 25 rue des Martyrs de la Libération, quartier Grand Rond

Viens, ça va être bien !

Le texte de bilan :

Depuis la rentrée, la colère gronde. Rendez-vous était donné en septembre après l'échec du mouvement contre la loi travail et l'élection de macron qui annonce une loi travail puissance 1000. C'est l'une des facettes des nombreuses attaques libérales dont Macron se fait le VRP.

Les réformes Macron touchent tous les secteurs de la société, et leurs conséquences ne se font pas seulement sentir dans le monde du travail ou sur la feuille d'impôt. C'est un projet social global qui vise à livrer en pâture aux capitalistes le pays entier. Travail, logement ,sécurité, environnement tout doit être réformé pour bâtir la startup-nation dont rêve le MEDEF.

Des manifs, et ensuite ?

Le 12 septembre tout le monde ( retraité-es, salarié-es du privé et du public, chômeur-euses, lycéen-nes, étudiant-es …) s'est retrouvé dans la rue.
Malgré une ambiance combative et la conscience partagée que macron avec ses réformes s'attaquent directement à nos conditions de vies, les directions syndicales n'ont proposé que des journées de mobilisation de plus en plus éloignées les unes des autres. Des gréves partielles et désordonnées, qui s'avèrent coûteuses et épuisantes pour beaucoup d'entre nous. Aveux de faiblesse ? Volonté de pacification ? Dans de nombreuses villes les cortèges offensifs se voient encore réprimés par les services d'ordre (SO) des syndicats, CGT en tête, auxiliaires des flics et de la justice.
A Toulouse aussi, le SO de la CGT s'est physiquement opposé à la création d'un cortège lycéens/étudiants/précaires lors de la manifestation du 19 octobre.

Le cortège de tête du 10 octobre s'était quant à lui retrouvé au bout de quelques minutes guidé par les mégaphones du NPA, imposant une autorité où personne n'en voulait.

Sans parti ni syndicat

Nous faisons donc le constat que notre méfiance vis à vis des hiérarchies syndicales et des partis politiques restent légitimes.
Nous n'appelons aucune force politique institué en parti ou syndicat à nous rejoindre. Par contre, nous appelons à nous rejoindre, toute personne (membre d'un parti, d'un syndicat ou pas) motivée à faire bouger les lignes de façon créative et déterminée.
Certaines villes montrent l'exemple. A Nantes les actions (murages de permanence, constructions d'une maison de la grève temporaire, tag sur la préfecture) sont menées en communs. A Bordeaux de nombreux blocages économiques ont vu se joindre syndicalistes, étudiants, Front Social et jeunes déters. A Lyon le 12 septembre, le cortège des syndicats a refusé sous la pression des ses membres, de laisser une partie de la manifestation se faire nasser, attendant deux heures que la police libère son étaux. Preuve que les positions des centrales syndicales et leur volonté de dissociation sont, à juste titre, remises en cause par la base des syndicats. Nous ne refusons pas de nous mobiliser avec les membres de base de la CGT ou autre. Et si nous ne visons pas l'unité ou l'harmonie totale, nous voulons que chaque composante du mouvement social se respecte et accepte les différentes façons de lutter.

On se retrouve trop souvent face à une stratégie d'éclatement des luttes menée par les syndicats, où les grèves et les mobilisations sont organisées secteur par secteur sur des revendications partielles. Les syndicats, partis et associations qui adoptent cette stratégie sont objectivement responsable de l'éclatement du mouvement et de l'épuisement de gens.

Ni Loi Travail, ni capitalisme

La question n'est pas tant de s'opposer à une loi, une reforme ou quelques ordonnances mais bien au capitalisme, à l'argent et aux technologies qui médiatisent toujours plus les rapports sociaux et nous laisse isolés et sans défense face a l'offensive capitaliste.
Prenons acte que le capitalisme n'est qu'un système social qui exploite tout le monde au profit de quelques uns. Que l'État, loin de protéger des abus du capitalisme, défend patrons et bourgeois contre toutes celles et ceux qui pourraient porter atteinte à la propriété privée, qui mettent des grains de sables dans les rouages de la production, ou qui flirtent avec l'illégalité pour survivre. La violence croissante de la police et son impunité manifeste devraient finir de lever les illusions sur une société où les dominations tuent et asservissent toujours plus.
La violence croissante de la police et son impunité manifeste, les expulsions locatives, les découverts au 15 du mois, les morts au travail et la dévastation écologique sont autant de conséquences de cet état de fait sur nos vies.

Encore une fois, la stratégie des centrales syndicales de mener les luttes une par une ne constituent en rien une menace pour des gouvernements maîtrisant l'art de nous monter les uns contre les autres.
Les pauvres contre les parias. Les salarié-es protégé-es contre les précaires. Les fonctionnaires contre le privé. Les travailleur-euses contre les chômeur-euses. Les licencié-es économiques contre les migrant-es. Les étudiant-es contre les retraité-es. Etc.

Ces logiques nous assignent à l'impuissance. Parce qu'elles nous mettent sur la défensive. Parce qu'elles empêchent de nous rencontrer et de confronter nos points de vue. Parce qu'elle dissimulent nos ennemies communs. Parce qu'elles nous assignent à un rôle dépendant de notre statut social.

L'assemblée de lutte de Toulouse

Or face à la destruction toujours plus rapide de nos quelques acquis sociaux, il est urgent de briser ces cadres rigides. Des initiatives existent à Toulouse. Le C.U.L. (Comité Unitaire Lycéen), l'assemblée des chômeurs, le Front Social, ou encore l'assemblée de lutte. L'assemblée de lutte de Toulouse se veut un espace permettant de s'organiser de manière autonome ; c'est à dire sans chef ni hiérarchie, sans spécialisation ni délégation. Pour s'organiser en manif, et plus largement sur tous les aspects de vie quotidienne. Nous encourageons chacun.e.s à à rejoindre l'Assemblée de lutte ou à créer des initiatives similaires, sur son lieu de travail ou d'étude, dans son quartier, etc. Nous n'appelons pas l'unité du mouvement, car derrière ce genre d'appel se cache bien souvent les volontés hégémoniques des syndicats et groupuscules gauchistes. Nous appelons à la multiplication des initiatives et leur coordination car nous sommes conscients que rester isolé-es, c'est creuser notre propre tombe. La stratégie de la diversité des formes de luttes, et solidarité face a la répression a fait ses preuves notamment sur les zad et permet de créer des rapports de force efficients.

Sortons du cadre !

Ne laissons pas les puissants décider à notre place. La question de la temporalité du mouvement est centrale, faire notre propre calendrier, dépasser les randonnées syndicales à répétition, c'est recommencer à écrire notre propre histoire et à reprendre du pouvoir sur nos vies. C'est prendre des décisions pour soi et le collectif, les appliquer soi même sans obéir à un quelconque leader qui n'en tirera profit que pour lui ou son groupe politique. Et ce, jusqu'à la destruction totale de l'État et de la civilisation marchande. Ouioui, rien que ça ! :)

Dans cette optique, ni les manifs ponctuelles, ni les grèves isolées ne suffiront. Il faut déborder les cadres autorisés, porter le conflit dans tous les champs de la vie quotidienne. La question n'est pas de faire seulement grève pour défiler, mais de rendre visible cette grève en tant que rupture dans la pacification quotidienne. Grâce au blocage des flux économiques, au sabotage, et l'organisation de la solidarité pour prendre en main nos besoins quotidiens (bouffe, logement, santé, culture…). De partager des savoirs et des pratiques qui rendent indépendant face au monde la marchandise.
Bien sur, un vrai bouleversement social ne se fait pas tout seul ou à quelques uns. Nous sommes nombreuses et nombreux à partager les mêmes galères, que ce soit dans les lycées, les fac, les quartiers populaires, les boites d'intérims ou autres. Retrouvons-nous dans les luttes, trouvons de nouveaux complices et ne tombons pas dans un entre-soi stérile !

Soyons nombreux-euses, soyons déterminé-es, concentrons nos forces sur les ennemis communs que sont la bourgeoisie, l'État et leurs bras armés !

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/16411
Source : https://iaata.info:443/AG-de-lutte-et-bilan-d...