jeudi 28 avril 2011 à 20h30
projection débat "Brennilis : la centrale qui ne voulait pas s'éteindre "
https://toulouse.demosphere.net/rv/1749
Projection unique jeudi 28/04 à 20h30 à Toulouse, soirée animée par Fred Boutet de Stop nucléaire 31 l'antidette et Chantal Cuisnier de Sortir du nucléaire Cornouaille qui nous vient tout droit de Brennilis pour nous donner des nouvelles fraîches du front breton de résistance au nucléaire (achetez vos places à partir du mercredi 20 avril).
Brennilis : la centrale qui ne voulait pas s'éteindre
Brigitte CHEVET - documentaire France 2008 52mn -
Du 28/04/11 au 28/04/11 à Toulouse
TARIF NORMAL : 6€
ABONNEMENT : 45€ (10 places)
Séance sur fond gris : 4€
Les Monts d'Arrée dans le Finistère, le domaine de l'Ancou qui hante les légendes bretonnes : personnage funèbre, ouvrier de la mort qui rôde pour emporter sur sa charrette ceux que la grande faucheuse a désignés… Un site aussi paradisiaque qu'inquiétant quand le vent souffle, et que les lourds nuages viennent assombrir forêts et lande. Ironie du hasard, sans savoir rien de la culture bretonne, c'est pile poil sur le site où la légende situe les portes de l'enfer qu'EDF est venue, en 1962, installer la première petite centrale nucléaire expérimentale à l'eau lourde.
En 1985, après l'arrêt de son activité, EDF annonce que Brennilis sera la première centrale de l'histoire à être démantelée et que le chantier sera exemplaire, une vitrine de ce que deviendront toutes les centrales une fois arrivées en fin de vie. Exemplaire, EDF ne s'en vante plus trop : 26 ans après, les choses se révèlent plus compliquées que prévu et le démantèlement n'en est qu'à sa deuxième phase tandis que le coût estimé initialement (30 millions d'euros) a déjà été multiplié par vingt, et qu'on ne sait toujours pas ce qu'on va bien pouvoir faire des déchets, radioactifs pour une petite éternité et dont personne ne veut… quoique.
Sans compter que le travail de démantèlement est délicat, même si les travailleurs intervenant en zone radioactive sont remplacés autant que possible par des robots pour les manipulations les plus dangereuses… Le démantèlement du réacteur de Brennilis, qui devait être un chantier pilote, a tourné à la longue course d'obstacles : il est même arrêté depuis trois ans et attend toujours un feu vert des autorités pour redémarrer.
Le pire dans le nucléaire, c'est qu'il n'y a rien à voir : l'herbe est verte, la pollution comme l'argent n'a pas d'odeur… Les salariés qui travaillent sur zone, furibards d'être freinés dans leur travail, s'en prennent d'ailleurs aux militants anti-nucléaire (le danger, quel danger ? J'ai une tronche à être irradié ?…), de même qu'ils n'aiment guère que les contrôleurs de la radio protection leur fassent remarquer qu'ils ont mal étiqueté leurs petits paquets de déchets dangereux ou qu'un bidon censé protéger les populations futures est déjà sujet à « fuites »… qu'il faut refaire le paquet-cadeau dont on ne sait toujours pas où il va être stocké, ni qui mettra la patte dessus dans cent ans, mille ans… Et il faut bien de la vertu à tous ces valeureux militants pour prendre sans relâche la défense de la santé d'inconscients qui ne leur en savent aucun gré, et de pignoufs pas encore nés qui ne sauront jamais ce que ces braves ont enduré pour s'opposer aux catastrophes annoncées.
Les questions que posent le film sont celles qui vont se poser incessamment à bon nombre de réacteurs français qui arrivent en fin de vie, comme elles se posent pour Creys Malville à l'arrêt depuis 1998, comme elles se posent pour la centrale de Fukushima : et maintenant où est-ce qu'on fout toute cette merde, radioactive pour des siècles ? Qui paiera les frais, non comptés encore dans le coût du KW, mais qui devront bien l'être un jour ? Qui fera les frais d'une politique qui ne voit pas plus loin que le bout d'un profit immédiat ? Tiens, je vous parie un compteur Geiger que l'on ponctionnera ce pigeon de contribuable, largement irradié entre temps…
En 1977, l'opposition à la construction de Super Phénix à Creys-Malville avait été forte et la répression violente. Plusieurs militants anti-nucléaire furent gravement blessés, Vital Michalon, dont la salle 3 d'Utopia Toulouse porte le nom, y a perdu la vie…