dimanche 8 mai 2011 à 11h
Projection : "nous princesses de clèves "
https://toulouse.demosphere.net/rv/1770
Petit déjeuner dimanche 8 Mai à 11h à Tournefeuille : on boit un café tous ensemble, et on discute du film jusqu'à plus soif ! Et si des profs, des élèves ou des parents d'élèves veulent se joindre à la discussion et voir quels projets passionnants on pourrait mettre en place pour les années à venir, ce serait ma foi une bien belle manière de rendre hommage à ce chouette film… Comme d'hab, on s'occupe du café et du thé, et vous des douceurs sucrées…
nous princesses de clèves
Régis SAUDER - documentaire France 2010 1h10mn - avec Abou, Albert, Aurore, Mona, Morgane et d'autres lycéens du Lycée Diderot à Marseille... D'après une idée originale d'Anne Tesson. Pour les enfants à partir de 14 ans.
Du 30/03/11 au 26/04/11 à Toulouse - Du 27/04/11 au 10/05/11 à Tournefeuille
Vous vous souvenez peut-être de l'intervention de notre président à propos de La Princesse de Clèves, le roman de Madame de La Fayette : « j'ai beaucoup souffert sur elle » disait-il… Une façon de signifier que l'enseignement d'une telle oeuvre et ceux qui l'enseignent sont à côté de la plaque et qu'on ferait mieux d'apprendre aux jeunots des choses plus utiles. Il n'est pas question de Nicolas Sarkozy dans le film, mais on ne peut s'empêcher de voir dans ce merveilleux moment de grâce et de délicatesse une forme de réponse éclatante et classieuse à sa démagogie vulgaire, couillonne et méprisante.
Nous, Princesses de Clèves est en effet un film tout en grâce, où une classe de lycéens de la banlieue nord de Marseille, un quartier « difficile » comme on dit, ne se contente pas de jouer les phrases délicieuses du premier roman de la langue française avec une élégance et une saveur épatantes, mais prolongent le texte de confidences faisant apparaître ainsi les concordances évidentes entre les mots de Madame de Lafayette et leur vie.
Ils ont nom Morgane, Boubacar, Armelle et Virginie, Cadiatou, Gwenaelle, Laura… leurs familles viennent de tous les pays du monde et, du lycée à leur intimité familiale, rien des frémissements de l'amour, des hésitations du désir, du doute, de la solitude, du mal être… évoqués dans le roman ne leur est étranger. Et les conseils que Madame de Chartres donne à sa fille en 1558 ressemblent comme deux gouttes d'eau aux conseils que leur donnent leurs parents aujourd'hui.
« L'amour était toujours mêlé aux affaires et les affaires à l'amour »… Qu'ils soient seuls, face à la caméra, ou avec leurs parents, leurs amis, ils sont la démonstration que la plus grande réussite de leurs enseignants est d'avoir su leur donner, dans ce monde de brutes, le goût de la subtilité, le sens de l'écoute, le plaisir de la musique des mots… les aidant ainsi à affiner leur conscience du monde dans lequel ils évoluent.
« Jamais cour n'eut autant de belles personnes et d'hommes admirablement bien faits, et il semblait que la nature ait pris plaisir à placer ce qu'elle donne de plus beau… » Le lycée semble tout à coup palais immense et les immeubles, sur fond de ciel d'orage, prennent une allure qu'on ne leur connaissait pas, eux-mêmes semblent valorisés par le texte… Est-ce parce que la caméra sait si bien les suivre et les aimer qu'on les trouve si touchants et si beaux ?
C'est un film emballant, un moment de grâce, vous dis-je ! Et nous sommes prêts à organiser toutes les séances de groupe pour les profs qui nous le demanderont : ce film-là, non seulement parle remarquablement des jeunes, donne le goût de la littérature française, donne à voir la richesse culturelle de la banlieue de Marseille comme aucun autre, mais il dit toute la noblesse d'un boulot de prof fait avec passion… Une sacrée claque pour la vulgarité présidentielle.