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samedi 10 novembre 2018 à 17h

Rassemblement contre la loi ELAN

En France, le nombre de logements vacants a augmenté de 30 % ces dix dernières années : l'INSEE en recense pas loin de 3 millions, dans un pays où environs 150 000 personnes n'ont nulle part où habiter. Plusieurs centaines d'entres-elles crèvent chaque années dans la rue.

L'hypocrisie de l'État et de ses gouvernements successifs, qui régulièrement feignent de déplorer cette situation, n'est donc pas seulement insultante, elle est meurtrière. Juillet 2017, les beaux discours : « La première bataille, c'est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d'ici la fin de l'année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. C'est une question de dignité, c'est une question d'humanité et d'efficacité là aussi ». Un an plus tard, Macron, qui prononçait ces mots, passe à l'action avec la loi ELAN : diminution des habitats neufs accessibles aux handicapé.és (de 100 % à 20 %), privatisation du parc HLM, facilitation des procédures d'expulsions, détricotage de l'encadrement des loyers. Une loi qui complète habilement la diminution des APL, et les 1,5 milliard d'euros retiré au HLM en début d'année - alors même que 1 200 euros/mois d'aide au logement était accordé aux députés.

Face à l'augmentation accablante du nombre de SDF et de mal-logés, la Justice, la police et les propriétaires réagissent : en 10 ans, le nombre d'expulsions locatives avec « le concourt de la force publique » a plus que doublé. Et lorsque des galérien·nes, des migrant·es ou des militant· es décident de réquisitionner des logements vides, ils/elles se retrouvent confronté·es au risque d'une expulsion sauvage, ou peinent à obtenir la trêve hivernale. L'État attaque de nouveau les plus pauvres, triste suite des lois Loppsi, qui entravent depuis plusieurs années l'installation en habitats légers (yourtes, cabanes, tipis, caravanes…). Sans compter les nouvelles normes du contrôle technique qui rendent l'accès à l'habitat nomade (camions aménagés) toujours plus difficile et onéreux.

La situation, aussi absurde que scandaleuse, ne change rien à l'affaire : le droit de propriété continue de primer sur le droit au logement, non seulement aux yeux des gouvernants et de la Justice, mais aussi aux yeux de nombreux·ses citoyen·nes, plus promptes à s'apitoyer sur le sort des propriétaires de logements vides que sur celui des précaires.

Faire face à la galère à laquelle nous condamne l'État, c'est résister activement : réquisitions, grèves de loyers, et plus largement critique et offensive envers les lois et leurs rouages qui chaque jour nous violentent un peu plus.

Venez nombreuses et nombreux le 10 Novembre à 17h sous la Grande halle des allées villote de Foix !

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/18232
Source : message reçu le 2 novembre 21h