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dimanche 29 mai 2011 à 15h

Beau dimanche de mai

Des grands noms de l'improvisation et de la poésie, pour décloisonner les publics, et faire trembler les habitudes.

Début dés 15h.

Les rencontres de l'après-midi sont gratuites.
Seul le duo de Iwana Masaki et Michel Doneda nécessite une participation financière.

Action, « Pomme d'Or », Alban De Tournadre


Voir si le sens sort du noir ou s'il reste encore caché.

Juste dire tentative, expérience, carrés de lumière, mots, un objet rond, bouger aussi.

Être là, dans l'envie et la difficulté.
Travailler dans le temps, à l'intérieur d'un temps plus long que d'habitude.

On pourrait dire « tout mélanger » mais je crois que c'est mieux « tout réunir ».

Faire cadeau du jeu avec l'objet et la couleur et le sens qui se répand sur le sol quand on découpe le fruit. 
Le donner à voir et à entendre, à goûter peut-être même.
Tout ça c'est d'abord un défi, une étape, un moment.

Comment les choses réagissent quand on les guide avec l'idée d'un fruit.

Performance, « Requiem sans fin », Catherine Froment

La performeuse s'acharne à créer en direct toutes les mises à mort les plus belles d'elle-même. Chacune de ces morts est une impulsion de vie, une naissance. C'est une invitation à être l'inventeur de sa propre beauté.

« Actrice, auteur, musicienne et performeuse, son oeuvre interroge les normes en jouant d'une totale perturbation identitaire. Ses écrits, les objets et les bandes sonores qui accompagnent parfois ses actions, étirent jusqu'à son point le plus extrême la banale réalité quotidienne qu'elle convoque et questionne pour mieux en révéler la folie. La collision entre des attitudes corporelles exacerbées et un lieu spécifique génère des glissements, des échappées, de l'inattendu, du déconcertant. L'extrême jeu de son corps et l'ancrage de son travail dans des espaces bien éloignés du monde du spectacle donnent naissance à des événements mettant à distance sa formation initiale de comédienne ». _E.Goupy pour la revue Inter, art actuel.

Performance, Serge Pey


Serge Pey est un des représentants déterminants de la poésie d'action et de la présence du poème au sein de la performance. Son art singulier mêle à la fois certains aspects du happening, de la poésie sonore, de l'installation, de l'agit-prop et de l'art-action…
Connu par l'utilisation du bâton de pluie qu'il introduisit en Europe, ses scansions chamaniques, le rythme des pieds qui accompagnent son dire halluciné, les tomates et les divers objets qu'il utilise dans ses récitals actions (barricades d'adhésif, lampe à souder, plaques de verre…) il est un créateur de situations et déplace le poème hors du livre jusqu'à ses plus ultimes conséquences.
Avec ses compagnons de route comme Allen Ginsberg, Esther Ferrer, Richard Martel, Boris Nieslosny, Seiji Shimoda, Tokio Marumaya, Bartolomé Ferrando, Valentin Torrens, Jerome Rothemberg, Julien Blaine, Marcos Kurktykz…Serge Pey, est un poète hors limite qui brise les frontières qui bordent le monde de l'art.

Au début des années quatre-vingt, il lance le mouvement de la philosophie directe. Rompant avec les cloisonnements qui cantonnent le poème uniquement dans un travail sur le langage, il ouvre son espace dans une quête radicale de l'inconnu. Il donne en ce sens une nouvelle définition de la performance, face à son éclosion actuelle sous forme de divertissement.
La pensée du poème se faisant acte, il fait remonter le courant qu'il représente au mouvement des cyniques grecs, les premiers inventeurs pour lui du happening et de la poésie directe.

Il est le fondateur et l'initiateur du mouvement des marches internationales de la Poésie et des remontées de fleuve, depuis 1981.
Concepteur du premier livre immédiat du Monde à Mexico, en 1984, il est aussi un des principaux acteurs du groupe international de la poésie directe.

En France ses performances ont été présentées de nombreuses fois : Polyphonix , Centre Georges Pompidou, Marché de la poésie à Paris, Odéon, Mutualité, Bouffes du Nord, Maison de la poésie de Paris… À l'étranger des lieux prestigieux lui ont ouvert ses portes : le Lincoln Center de New York, les Abattoirs de Rome, le Lieu à Québec, le NIPAF de Tokyo, les terrasses de la Havane, les squats de Berlin, les clandestinités d'Alger et de Santiago du Chili, le Paraiso d'Amsterdam, la place Saint Marc à Venise, la maison refuge des écrivains de Mexico, les tubes de plastiques de Pékin, la maison de Rimbaud à Aden…

Son engagement singulier dans la poésie contemporaine l'a conduit à approfondir les phénomènes de possession et de dépossession dans la pratique orale de la poésie directe.

Il est le cofondateur, avec Juan Jimena, du groupe de poésie d'action-Flamenco, Los "Afiladores".

En 2009, avec ses amis Michel Mathieu, Chiara Mulas, Yves Lepestipon, Michel Raji, Juan Jimena, Julia Caldera, Sébastien Lespinasse… il a fondé un nouveau groupe : Le nuage en pantalon, mouvement des arts intranquilles.

Il présentera un rétrospective de quelques unes de ses performances sur une trentaine d'année pour la création du DVD qui accompagnera son livre POEMES STRATEGIQUES qui sera publié aux éditions Flamarion.

Conférence action, « Poules, politique, poésie », Yves Le Pestipon


Il n'y a rien qui ne puisse servir de prétexte à n'importe quoi. Les poules en sont un parfait exemple. En 1944, Louis Serre, directeur de la collection Le Retour à la terre, chez Dunod, publia un ouvrage trop oublié, « Défense et illustration des incomparables races de Poules françaises ».
Ce livre prolongeait et renouvelait la « Défense et illustration de la Langue française », que Joachim du Bellay composa au milieu du XVIème siècle. Grâce à Louis Serre, la poule devenait, ou redevenait, à la fois un objet politique et poétique. Se trouvaient relancés le programme « poule au pot », la tradition poétique de la poule, et la pensée politico-poétique en général et en particulier.


Lire Serre, c'est retrouver une histoire poétique de la poule, poulitique de la poésie, donc l'essentiel. 

En ce début de XXIème siècle où nous vivons de douloureuses questions identitaires, où la poésie se trouve menacée et subventionnée de toutes parts, où plus personne ne songe à défendre et à illustrer les poules françaises, ni même à lire Louis Serre, il faut oser quelque chose. Bien entendu, personne ne croira à l'intérêt des questions posées. Personne ne se mettra à lire soir et matin l'ouvrage de Serre. Cependant, des choses auront été dites. Nous espérons prouver l'urgence de procéder à la démonstration de la littérature par l'inverse de ce qu'elle est, et la nécessité de méditer superficiellement.

Performance, « RUVIU », Chiara Mulas


Née en 1972 à Gavoi (Sardaigne), artiste du vidéo-art, performeuse de l'ethno-poésie, Chiara Mulas explore les rituels et les symboliques de sa terre natale la Sardaigne.
Spécialiste des rituels de la mort et de l'euthanasie sacrée pratiqués jadis dans sa région de Barbagia elle a réalisé plusieurs courts métrages autour de cette problématique. Son film : « S'accabadora » est le seul témoignage existant aujourd'hui sur les poétesses improvisatrices de la mort en Sardaigne.

Vidéaste, performeuse, plasticienne, Chiara Mulas invente un nouveau rapport à l'art contemporain, aussi bien dans les performances ou ses installations vidéos dans lesquelles elle se met en scène.

UN ART DE L'ÉTERNITÉ
OU LES RÉINCARNATIONS
DE CHIARA MULAS

Chiara Mulas est une artiste des passages et des fractures réunifiées du symbolique. Sarde, son art identitaire parle à l'univers depuis son village de la Barbagia et revendique une préhistoire, c'est-à-dire une inspiration avant la narration de l'histoire. On entends un écho dans la montagne : Sarde-S'art e, Sarde-S'art e, Sarde-S'art e…

Pour elle la modernité c'est aussi choisir le passé de nos avenirs.
C'est dans ce passé de l'art, non séparé de la vie et de la mort qui a survécu en Sardaigne depuis les temps néolithique jusqu'à nos jours, que Chiara Mulas plonge les mains aigués de sa modernité. De l'art non séparé retrouvé par le situationnisme ou dans certaines intentions de Fluxus, c'est dans ce pays où l'on peut encore partagé la poésie avec le peuple que l'art fondamental de Chiara Mulas s'épanouit. Artiste de la transgression fondamentale mais dans le respect de la tradition qu'elle inverse, elle se revêt, elle même, du masque du bouc incarnant Dionysos utilisé dans les fêtes de transe des « mamuthones ».
Chiara Mulas explore l'avenir de ses passés, quand allongée sur un lit de mort, les pleureuse de son village, viennent pleurer leurs chants d'enterrement et d'accompagnent l'âme des morts vers des territoires que nous ne connaissons pas.

Quand Chiara Mulas rend hommage aux « accabadoras », les chanteuses euthanasiques de la tradition sarde, qui savaient en chantant interrompre la mort souffrante des moribonds, elle réinvente la modernité. Se souvenir de son marteau d'initiée qui frappe le cou et le cœur, de l'amour et de la mort.
Photographe de chèvres, performeuse, curandera, sorcière, médium, réveilleuse de vie, anthropologue directe, les films dans lesquels elle incarne la femme clandestine de son peuple sont des repères fondamentaux pour les artistes de notre temps.
Son art reflète une identité néolithique, l'âge de la nouvelle pierre de l'art au temps des pétroliers et des bombes atomiques.
La justesse de son art et de ses cibles, en font une guerrière de l'art contemporain. De cet art qui transforme la vie puis de cette vie qui transforme l'art. Depuis les photos de ses chèvres et de ses oiseaux, cette actrice nue, cette bergère révolutionnaire armée de cornes fait les trous fondamentaux à travers lesquels nous pouvons voir le monde. Son art qui sait saisir l'éphémère dans son éternité, nous juge et nous regarde. Son ethno-poésie vomit dans le musée des « contrefaçons ».
Artiste de la résistance, elle est une combattante de notre liberté et de notre désaliénation.

Le rite auquel son art nous convie est la condition de notre passage vers les infinis que nous ne voyons pas.

Duo danse/musique, IWANA MASAKI danse et MICHEL DONEDA saxophone soprano


Deux improvisateurs internationaux , deux expériences radicales du corps et du son.


Si l'improvisation, que l'on nommera ici Danse/Musique, donne l'impression d'un surgissement, c'est qu'elle révèle la vivacité de l'instant ainsi que la réalité d'un lieu. Les corps, les mouvements les sons et l'espace seraient pulsations, ébranlements, une tension vers le visible, vers l'audible.

L'improvisation se différencie de l'écriture car à travers l'énergie et la concentration particulière qu'elle demande, on a plus à faire à un débordement physique et vibratoire donc à une action.
Dans celle-ci on ne montre pas les éléments, on y entre.



Masaki Iwana
Figure emblématique du butô, il a fondé sa propre danse "le Butô blanc".
Sa danse est dépouillée de tout vocabulaire formel et gestuel pour aborder une expression plus radicale.
Masaki Iwana est aujourd'hui l'un des danseurs butô les plus appréciés du Japon. Après son diplôme en économie de l'université Kéio, il se dirige vers le théâtre.

En 1974, il commence son histoire de la danse en marge de la généalogie du butô.
De 1979 à 1984, il présente plus de 150 performances solo expérimentales où, debout, complètement nu et parfaitement immobile, il éprouve la transformation de l'état de son corps dans ses mouvements les plus infimes en réponse à son environnement immédiat.
Il crée Namanari (Demi-Démon) en 1985 (où pour la première fois, il porte un costume) qui gagne les suffrages des critiques à Paris. Cette pièce connaît une large diffusion en Europe, aux USA et au Japon. Depuis lors, sa danse a acquis un style androgyne où, à travers le port du vêtement, il explore la dualité masculin-féminin.
Depuis 1995, il s'est établi en France. Il y anime des longs stages internationaux, et participe à de très nombreux festivals.
Représentant l'Institut pour la Recherche du butô "LA MAISON DU BUTO BLANC", il a figuré en 1993 au titre de l'un des danseurs japonais d'influence internationale dans le guide JAPAN EDITION publié par la FONDATION du JAPON.

Souvent d'inspiration littéraire (extraits de pièces du théâtre Nô, légendes japonaises ou textes plus contemporains), la matière de ses pièces solo peut aussi être totalement personnelle, son corps utilisé comme véritable champ d'expérience, écho de sa propre mémoire au monde.


http://www.3-ca.org/iwana http://www.iwanabutoh.com/



Michel Doneda
Michel Doneda est un saxophoniste soprano et sopranino français de musique improvisée.
Il commence la pratique du saxophone soprano à l'âge de quinze ans en jouant dans des orchestres de sa région natale.
Au début des années 1980 il va multiplier les rencontres et les collaborations : il fonde à Toulouse le trio de saxophones Hic et Nunc avec Didier Masmalet et Steve Robins, collabore à Marseille avec le GRIM, participe au Tour de France organisé par Louis Sclavis où il fait la connaissance du chanteur Beñat Achiary avec lequel il collaborera de nombreuses années. Plus tard il participe au festival de Chantenay-Villedieu et collabore avec la société Nato et rencontre de nombreux musiciens d'horizons variés comme Fred van Hove, John Zorn, Lol Coxhill, Raymond Boni, Phil Wachsmann, Ravi Prasad, Joëlle Léandre et de nombreux autres.
En 1986 il participe à un trio avec Daunik Lazro au saxophone baryton et Ninh Lê Quan aux percussions. Jusqu'au début des années 1990 il multipliera les collaborations : avec Alain Joule, Barre Phillips, Dominique Regef, Elvin Jones, etc.
Il effectue en 1993 un voyage au Gabon où il découvre la musique locale puis joue à son retour avec Elliot Sharp et Jin Hi Kim.

En 2007, accompagné de Mats Gustafsson au saxophone ténor, il joue à Paris avec le groupe de rock indépendant Sonic Youth.


Les rencontres de l'après-midi sont gratuites. Seul le duo danse/musique de IWANA MASAKI et MICHEL DONEDA nécessite une participation financière de 8€* / 12€.

* le tarif réduit s'applique aux jeunes (moins de 21 ans), aux étudiants (moins de 26 ans), aux demandeurs d'emploi, aux intermittents du spectacle, aux RMIstes.

Source : http://www.theatre2lacte.com/Beau-Dimanche-de
Source : message reçu le 16 mai 11h

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/2112