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jeudi 30 janvier 2020 à 20h

importance des mobilisations contre le projet de réforme par points par Rancière et Friot

Cher-e ami-e d'Espaces-Marx en Toulouse Occitanie

Nous devions consacrer le jeudi 30 Janvier au soir à l'engineering moléculaire basée sur l'utilisation de ciseaux génétiques (les fameux CRISPR-CAS9 et 13) par notre ami, le généticien Nicolas Borot. Obligés de reporter son exposé plus tard, nous vous proposons de le remplacer par un atelier-débat autour du projet de réforme gouvernementale des retraites : ce projet de retraite à points individualisés est destiné à remplacer progressivement le système actuel de répartition (qu'il faudrait certes améliorer) par le système par capitalisation.

Ce dépouillement sournois des cotisations que vous avez économisées a commencé avec la loi PACTE (avril 2019). Cette loi a institué un allègement fiscal sur les cotisations des plus hauts revenus (coût pour le budget de l'État : 1 à 2 milliards d'euros) et se poursuit avec l'actuel projet. L'instauration du système par points entrainera fatalement une baisse globale des pensions publiques par répartition puisque ceux qui en auront les moyens seront incités à cotiser à des systèmes de retraite complémentaire ou à des retraites par capitalisation à travers les fonds de pension. Ce n'est pas pour rien que le PDG de BlackRock (Larry Fink) a remis à Macron 14 recommandations afin de ''réussir la réforme de l'épargne retraite'' (préconisant notamment de rendre obligatoire une épargne-retraite privée dont le taux de cotisation serait proportionnel aux revenus ...) !

Mais deux textes critiques ont attiré tout particulièrement notre attention : d'abord parce que ces textes sont beaux (ce qui est rare) et ensuite parce qu'en élargissant notre horizon économique, ils nous font rêver (ce qui est encore plus rare). Il s'agit de :

* celui du philosophe Jacques Rancière qui a déclaré le 16 janvier devant une assemblée de cheminots grévistes (gare de Vaugirard à Paris) :

''Les acquis sociaux, c'est bien plus que des avantages acquis (qualifiés de privilèges archaïques par les néolibéraux) par des groupes particuliers , c'était l'organisation d'un monde collectif régi par la solidarité. Les chemins de fer, cela appartenait à la collectivité. Et cette possession collective, elle était gérée aussi par par une collectivité de travailleurs qui se sentaient engagés vis-à-vis de cette collectivité ; des travailleurs pour qui la retraite de chacun était le produit de la solidarité d'un collectif concret.

C'est cette réalité concrète du collectif solidaire dont les puissants de notre monde ne veulent plus. C'est cet édifice qu'ils ont entrepris de démolir pièce à pièce. Ce qu'ils veulent, c'est qu'il n'y ait plus de propriété collective, plus de collectifs de travailleurs, plus de solidarité qui parte d'en bas. Ils veulent qu'il n'y ait plus que des individus, possédant leur force de travail comme un petit capital qu'on fait fructifier en le louant à des plus gros. Des individus qui, se vendant au jour le jour, accumulent pour eux-mêmes et seulement pour eux-mêmes des points, en attendant un avenir où les retraites ne seront plus fondées sur le travail mais sur le capital, c'est-à-dire sur l'exploitation et l'auto-exploitation.

C'est pour ça que la réforme des retraites est pour eux si décisive, que c'est beaucoup plus qu'une question concrète de financement. C'est une question de principe. La retraite, c'est comment du temps de travail produit du temps de vie et comment chacun de nous est lié à un mode collectif. Toute la question est de savoir ce qui opère ce lien : la solidarité ou l'intérêt privé. Démolir le système des retraites fondé sur la lutte collective et l'organisation solidaire, c'est pour nos gouvernants la victoire décisive. Deux fois déjà, ils ont lancé toutes leurs forces dans cette bataille et ils ont perdu. Il faut tout faire aujourd'hui pour qu'ils perdent une troisième fois et que ça leur fasse passer définitivement le goût de cette bataille''.

* celui du sociologue économiste Bernard Friot qui répondait aux questions de Pierre Chaillan dans l'Humanité du 16 janvier. Friot y rappelle que ''pour les communistes de 1946, les retraités sont des travailleurs comme les autres" et que l'objectif des communistes qui ont bâti le système solidaire (de Sécurité Sociale) est de retrouver cette ambition fondatrice (texte entier en PJ). Nous vous proposerons de lire attentivement ce texte, puis d'en travailler les 5 paragraphes en 5 groupes et enfin de restituer vos réflexions à l'ensemble de l'atelier. C'est ainsi que nous voulons essayer de transformer nos pratiques d'éducation populaire en rendant les participants à nos ateliers plus acteurs.

Cette soirée se tiendra dans une salle de réunion (située au dessus de l'entrée du parking St Cyprien) à la maison de la citoyenneté Toulouse rive gauche (place J. Diebold) à 20h.

document déposé

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/21722