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jeudi 5 mars 2020 à 20h

"Quand la gauche essayait encore" avec François Morin

''Quand la gauche essayait encore : récit inédit des nationalisations de 1981 et quelques leçons que l'on peut en tirer'' par François Morin , universitaire, économiste financier

Espaces-Marx avec Les Amis du Monde Diplo, ATTAC, l'UPT et le MAI (Manifeste pour l'Industrie) vous invitent à participer à

la conférence-débat organisée par l'Institut Régional d'Histoire Sociale (IRHS) de la CGT (cf. PJ)

à la bourse du Travail de Toulouse le Jeudi 5 mars à 20h avec l'économiste financier François Morin

autour de son dernier livre : Quand la gauche essayait encore (récit inédit des nationalisations de 1981 et quelques leçons que l'on peut en tirer) :

Dans une première partie, François Morin déroule un argumentaire détaillé à partir des divergences qu'il a vécues entre les partisans de la rupture (Mitterrand, Mauroy, J. Le Garrec, les ministres communistes) et les ''réformateurs'' (Delors, Attali, Rocard, Fabius) qui finirent par imposer leurs vues → démission du gouvernement Mauroy et départ des ministres communistes en 1984. Ces divergences portaient sur :

  • Quel seuil de nationalisations bancaires: 3.3 milliards FF (9 banques nationalisables dont 3 déjà contrôlées par l'État), 400 millions FF (71 banques nationalisables) ou 500 millions de FF (61 banques nationalisables) ?
  • Le choix final se portera sur 1 milliard FF soit 36 banques nationalisées.
  • Quelle importance actionnariale devait prendre l'État dans le capital des entreprises nationalisées : 51% ou 100% ? Pourquoi prendre 100% du capital d'une société coûte moins cher que de n'en prendre que 51% ?
  • Comment indemniser les actionnaires ? C'est finalement l'avis du Conseil Constitutionnel (à partir du cours boursier) qui s'imposera contre l'avis du Conseil d'État (méthode multicritères) !

Dans une 2ème partie, François Morin tire d'abord le bilan (les aspects positifs et négatifs) de l'échec de 81-84 en en soulignant l'absence de démocratisation malgré la volonté de créer des conseils d'administration tripartite ("la nationalisation ne doit pas être étatisation"); puis il déplore l'alignement des pratiques bancaires françaises sur celles des banques anglo-saxonnes en 1984 suivi de la vague des reprivatisations en 1986 ; et enfin se prononce enfin pour une ''démocratie économique radicale'' se traduisant par 2 points essentiels :

  • Le contrôle citoyen de la monnaie et du crédit, avec notamment la création d'un impôt sur le patrimoine passif (avec comme corolaire la suppression de tous les impôts sur le revenu, ce qui empêcherait toute évasion fiscale vers les paradis fiscaux)
  • Le partage du pouvoir dans les entreprises, fondé sur la codétermination des décisions prises à parité entre les actionnaires et les salariés, tous deux étant associés à la marche de l'entreprise jusques y compris au niveau sa direction, en créant 2 collèges, celui des apporteurs de capitaux et celui des salariés

A mon avis, ces propositions devraient être inscrites dans le marbre d'une nouvelle Constitution dans le cadre d'une VIème République afin de ne pas être soumises aux fluctuations des majorités parlementaires (ce qu'une loi peut faire, une autre peut le défaire).

Luc Brossard

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/21874