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mardi 14 septembre 2021 à 20h30

Rencontre avec Thomas Coutrot autour de son livre Liberer le travail

L'Université Populaire de Toulouse en partenariat avec le Collectif Pensons l'Aéronautique pour Demain (PAD) et la librairie Terra Nova invite Thomas Coutrot au Bijou, 123 avenue de Muret, Toulouse.

« Il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme »… C'est que d'ordinaire la pensée tourne en cage, enfermée dans les concepts, les horizons et les évidences héritées. Le livre est le moyen de forcer sa pensée à sortir de la cage, grâce aux avancées de la recherche scientifique et des pratiques sociales encore marginales où s'expérimentent les ruptures qui feront peut-être école. Je scrute comment les résultats de la recherche - sur les communs, le care, le travail collaboratif, l'intelligence collective, la démocratie délibérative… - peuvent éclairer de nouvelles pistes pour l'émancipation. Non vers un « socialisme scientifique », mais un écosocialisme démocratique conscient des ressources et des limites de la condition humaine.

Thomas Coutrot est statisticien, économiste et militant altermondialiste. Il dirige actuellement le département Conditions de Travail et Santé à la Dares (Ministère du travail). Ses recherches et interventions portent sur les liens entre travail, santé et démocratie. .

Résumé :

Plus de la moitié des Français expriment un mal-être au travail. Sous le joug financier, notre travail est en train de détruire notre monde commun. Souffrance au travail et destruction écologique ont la même source : une organisation néo-taylorienne du travail soumise au rendement financier. Cette machine à extraire le profit écrase le travail vivant : celui qui mobilise notre corps, nos sens, notre intelligence, notre sensibilité, notre créativité, notre empathie et fait de nous, dans l'épreuve de la confrontation au monde réel, des êtres humains.
Contre les « réformes » néolibérales du travail, on a raison de se révolter. Mais défendre les acquis le dos au mur est insuffisant. Nous avons besoin d'un souffle nouveau, d'un imaginaire mobilisateur, d'un « avenir désirable ». La « liberté du travail » pourrait en constituer le socle. La gauche politique et syndicale privilégie le pouvoir d'achat au pouvoir d'agir dans le travail. Elle a (mal) traité le travail, sans s'occuper prioritairement de lui donner un sens. Pour déployer les capacités démocratiques d'un peuple, il ne suffit pas de changer ceux qui donnent les ordres au travail : il faut remettre en cause sa subordination.
Les innovations dans ce domaine sont plutôt venues des managers. Tout récemment, « l'entreprise libérée » a inspiré nombre d'initiatives patronales et des consultants en management ont proposé des modèles « d'entreprise autogouvernée » plus audacieux que les rêves autogestionnaires les plus fous. Parier aujourd'hui à gauche sur le travail collaboratif et la construction du commun, c'est faire du travail l'école de la démocratie. La liberté, l'autonomie au travail, doivent être au cœur de toute politique progressiste d'émancipation.

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/23583
Source : https://universitepopulairetoulouse.fr/spip.p…
Source : message reçu le 27 août 10h