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jeudi 6 avril 2023 à 18h30

Conférence : Écoféminismes, la perspective de la subsistance

Séminaire de recherche organisé par l'Atélier d'Ecologie Politique (Atécopol). Séminaire ouvert à toutes et à tous !

Écoféminismes : la perspective de la subsistance
ATTENTION changement d'horaire 18h30

18h30-21h - Toulouse - Salle du Sénéchal - 17 rue de Rémusat

Le terme d'écoféminisme se rediffuse en France jusque dans des émissions de grande écoute… au prix de nombreux malentendus et au détriment des idées de ses autrices. Fondé sur une analyse radicale de l'exploitation systémique des femmes, des peuples colonisés et de la nature, l'écoféminisme consiste à faire de la politique autrement, en repartant de la vie quotidienne: lutter contre les oppressions par l'élaboration d'autres modes de vie, plus justes et écologiques, ainsi que par des mobilisations collectives et le recours à l'action directe. Resituant les inégalités - sociales, politiques, économiques - au cœur des réflexions écologiques, les analyses écoféministes sont parmi les plus complexes et englobantes - plus en réalité que celles de l'écologie, même politique, qui néglige trop certaines dimensions de la crise environnementale et tend de ce fait à préconiser des solutions (autoritaires, technologiques, industrielles) qui risquent d'aggraver les impasses actuelles.

Cette séance du séminaire de l'Atécopol portera sur une tendance singulière et importante de l'écoféminisme, dont l'actualité est d'autant plus brûlante que s'accentue l'urgence climatique : la perspective de la subsistance. Travail de (re-)production de la vie, domaine des tâches quotidiennes, invisibles, réalisés majoritairement par des femmes, la subsistance a pourtant été ignorée voire méprisée dans le féminisme comme dans l'écologie, et n'a que momentanément été remise au centre de l'attention par la crise sanitaire. La catastrophe écologique exige pourtant de repenser complètement nos manières de vivre et de travailler. Alors que notre dépendance au travail d'autrui et au système industriel s'accompagne d'une augmentation massive des inégalités et des atteintes au vivant, et alors que se multiplient les « solutions » basées sur un contrôle accru des humains et de la nature par la technologie ou par la gouvernance, la perspective de la subsistance pose un regard profondément critique sur cet état du monde, et démontre qu'il n'est en rien inéluctable.

Les deux intervenantes invitées pour cette séance, Veronika Bennholdt-Thomsen et Geneviève Pruvost, sont toutes deux sociologues. Les deux autrices partagent un point de départ très concret - la subsistance : cultiver, manger, se loger, prendre soin des personnes et de l'environnement, entretenir des relations sociales épanouissantes, etc. - ainsi qu'une proposition : repolitiser la production et l'entretien de la vie en articulant écologie, travail et rapports de pouvoir. Ce faisant, elles élaborent une réponse à la question que nous nous posons toutes et tous : comment vivre désormais ?

Avec la participation de :

  • Veronika Bennholdt-Thomsen, anthropologue sociale de formation, professeure d'université émérite, activiste, autrice de Money or Life: What makes us really rich et co-autrice avec Maria Mies de La Subsistance : une perspective écoféministe (récemment traduit en français et paru aux éditions La Lenteur) : La Politique de la Subsistance
  • Geneviève Pruvost, sociologue, directrice de recherche à l'EHESS, autrice de Quotidien politique : Féminisme, écologie, subsistance (2022, La Découverte) et de la préface à la réédition de Ecologie/féminisme. Révolution ou mutation ? de Françoise d'Eaubonne (à paraître aux éditions du passager clandestin) : Quotidien politique : Ecologie/féminisme

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/26919
Source : https://atecopol.hypotheses.org/7861
Source : message reçu le 10 mars 10h