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mercredi 14 décembre 2011 à 20h

Conférence-lecture-débat : Révolutions arabes, révolution en France?

Révolutions arabes, révolution en France?

conférence-lecture-débat

Présentation du N°2 de la revue LRG, qui fait le récit d'un voyage en Tunisie (Avril 2011)

« Le changement » de Zinedine el Abidine Ben Ali (ZABA) revendiquait la rupture avec Bourguiba, un autre éminent dirigeant social-démocrate ami de la France, une autre éminence dictatoriale amie de l'impérialisme françafricain. Un mensonge grossier pour un personnage grossier, comme Sarkozy clamant la « rupture » avec Chirac: de la réclame mensongère! Plutôt la continuité que le changement, ou même le changement dans la continuité: l'oppression succédait à la répression et inversement. Un autoritarisme policier succombait pour enfanter son semblable. Un tyran anticommuniste ressemblait à son prédécesseur.

« Le changement »? Après la dite révolution du 14 Janvier, y-a-t-il eu un changement véritable ou en vérité, n'y-a-t-il eu que des Benalistes de rechange? Certes, ZABA premier n'a pas légué sa place à ZABA second: la dynastie est enfouie, toutefois sans perdre la tête. Nominalement, le régime a changé. Mais la fuite de « président bac moins trois », la cavale du premier flic de Tunisie, sa cavalcade ridicule, n'ont conduit qu'à l'ouverture du bal des hypocrites. Une coalition des princes de Tunis, de la bourgeoisie tunisienne s'est formée dès le départ du président. A la tête de l'État, les cadavres politiques pourrissant sont restés en l'état de leur décomposition: Fouad Mebazaa et Mohamed Ghannouchi, seconds couteaux de premier plan du Benalisme, se sont partagés le pouvoir pour le confisquer à la colère populaire des manifestants chômeurs. Quand le deuxième, alors premier ministre, lui aussi s'est enfui, le 27 février 2011, s'est enterré sous la montagne de honte qui l'accable avec raison, un autre cadavre a surgi du placard: Béji Caïd Essebsi. On a assisté à la réanimation d'un mort-vivant politique, un vestige paléontologique du Bourguibisme, au clonage d'un dinosaure, d'un ancien directeur de la sureté nationale, comme ZABA après lui.

« Le changement »? Le bal des hypocrites entraîne tous les pans du Benalisme dans une valse des pantins de la désinformation inégalée. Qu'en est-il des inégalités socio-économiques? La bourgeoisie de Tunis n'a rien partagé, rien changé et se complaît tant dans le luxe que la luxure. Peu des biens volés par le clan Ben Ali ont été nationalisés: au moins, ce qui a été incendié ne leur rapporte plus rien; là était la justesse politique des émeutiers incendiaires, des pétroleurs prolétariens. Pour ce qui est des privatisations effectuées par l'ancien régime, malgré les grèves, peu de retours au public ont été annoncés. La dictature d'une famille s'en est remise à la dictature d'une classe: la bourgeoisie, cette bourgeoisie qui n'a cessé de s'enrichir depuis des décennies, en servant docilement ses commanditaires parisiens et américains; cette classe dominante pour qui tout est permis, sans rémission.

« Le changement »? Il arrive: que les profiteurs et autres exploiteurs se tiennent prêts, prêts à recevoir leur correction. Les correcteurs portent le nom formidable de communistes: membres du PCOT (Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie) ou de l'UJCT (Union des Jeunes Communistes de Tunisie), ce ne sont pas des diables athées mais de véritables révolutionnaires, partisans d'un véritable changement: la Révolution sociale.

Pierre-O POYARD, LRG; La Répétition Générale N°2

Pour s'abonner: Chèques de 25 € à l'association littéraire LRG,

Boîte Postale 1, Rue du Val, 25510 Pierrefontaine les varans,

pierexre-oliviexer.poyarexd@wanadoexo.fr

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/3161
Source : message reçu le 5 décembre 02h