vendredi 21 mars 2025 à 18h30
Conférence du GREP : La sécularisation de l’Europe face aux populismes
https://toulouse.demosphere.net/rv/31759
Avec Philippe Portier
Politologue français, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, titulaire de la chaire «Histoire et sociologie des laïcités» et directeur du laboratoire Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GRSL) du CNRS depuis 2008.
La triple effervescence dogmatique actuelle en Europe (religieuse, populiste et nationaliste), constitue la force majeure d'un retour à des identités fondées sur la primauté du national. Ce mouvement est-il capable d'inverser le processus de sécularisation à l'œuvre depuis plusieurs siècles en Europe et de briser le compromis historique que constitue la séparation des Églises et de l'État ?
Biographie :
Philippe Portier est un politologue français, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, titulaire de la chaire « Histoire et sociologie des laïcités » et directeur du laboratoire Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GRSL) du CNRS depuis 2008. Il travaille actuellement sur l'analyse comparée des régimes de laïcité et, après avoir dirigé l'enquête archivistique de la Commission Sauvé (sur les abus sexuels dans l'Église), sur les violences sexuelles dans les mondes religieux.
Philippe Portier est premier vice-président de l'École Pratique des Hautes Études (PSL-Sorbonne). Spécialiste des questions relatives au rapport politique/religion dans les sociétés contemporaines, il est l'auteur de plus de deux cents articles et chapitres de livres, et d'une vingtaine de livres en nom propre ou collectif, parmi lesquels on retiendra : La pensée de Jean-Paul II, La critique du monde moderne, 2006, et L'État et les religions en France. Une sociologie historique de la laïcité, 2016.
Après avoir suivi des études de droit et de sciences économiques, et soutenu une thèse de doctorat d'Etat en science politique, il est reçu au concours d'agrégation de science politique en 1995. Il est affecté la même année, en tant que professeur des Universités, à l'Université Rennes I où il restera en poste jusqu'en 2007. Il y sera directeur de l'École doctorale Droit, Science politique et Philosophie et codirecteur du Centre d'études et de recherches autour de la démocratie.
En 2007, il est élu directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études sur la chaire Histoire et sociologie des laïcités. Il est nommé la même année directeur du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (CNRS), qu'il a dirigé jusqu'en 2018. En novembre 2018, il est élu Premier Vice-Président de l'École Pratique des Hautes Études.
Après avoir été membre pendant douze ans du Conseil national des Universités (2004-2016), il a créé en 2016, avec le professeur Alain Dieckhoff, l'Observatoire international du religieux en coopération avec le Ministère des Armées. Il est par ailleurs membre du comité d'experts de l'Observatoire national de la laïcité. Il préside, depuis 2018, avec l'Inspecteur général Vincent Duclert, la commission chargée de l'élaboration des programmes d'Enseignement moral et civique des lycées.
Il est de surcroît professeur à Sciences Po Paris et expert pour les sciences humaines et sociales auprès de l'European Research Council. Membre des comités scientifiques ou éditoriaux de plusieurs revues, il dirige la collection Sciences des Religions aux Presses Universitaires de Rennes etc co-dirige la collection Bibliothèque de Science Politique aux Classiques Garnier.
Bibliographie :
L'enjeu mondial. Politique et religion, Paris, Presses de Sciences Po, 2017 (dir. Avec Alain Dieckhoff)
Pour aborder les problématiques les plus contemporaines de la religion et de la politique, l'Enjeu mondial propose : plus d'une cinquantaine de cartes en couleur - des photographies & des documents inédits - des chapitres courts, chacun sur un thème (djihadisme, laïcité, nationalisme, Turquie, bouddhisme, etc.), d'une lecture facile.
Dieu n'est pas mort. Il fait de la politique.
Partout dans le monde, le religieux est de retour. Son ascendant se ressent à l'intérieur des États comme sur la scène internationale et ce, jusqu'en Occident, où il semblait promis à une irrémédiable occultation.
Le constat, enthousiasmant pour les uns, dérangeant pour les autres, est sans appel : la modernité n'a pas induit la disparition sociale, ni surtout politique, du religieux. Trois phénomènes majeurs le traduisent : la polarisation des sociétés partagées entre effacement et réaffirmation des croyances, la politisation renouvelée des religions, la spiritualisation des politiques. Pour autant, il ne s'agit en aucun cas d'un retour aux temps anciens, quand toute vie sociale était configurée par le religieux.
Fruit d'une coopération entre le Centre de recherches internationales de Sciences Po et le Groupe sociétés, religions, laïcités de l'École pratique des hautes études, cet ouvrage révèle toute la complexité d'un espace contemporain en tension perpétuelle entre sécularisation et réenchantement du monde.
L'aventure démocratique, Cheminements en compagnie de Jean Baudouin, Rennes : PUR, 2017 (dir. avec Bernard Bruneteau et Gwendal Chaton).
Ce livre est un hommage à Jean Baudouin, professeur émérite de science politique qui achève sa carrière après quatre décennies d'enseignement et de recherche à l'université Rennes 1. Après une introduction qui présente son itinéraire et son apport à la science politique française, ses collègues, amis et élèves abordent les grands domaines et les principales thématiques qui ont occupé sa pensée.
Les contributions de ce volume s'organisent autour de trois parties.
La première, qui porte sur les radicalités politiques, explore principalement le phénomène communiste, envisagé dans ses dimensions nationale et mondiale, tout en offrant également de nouvelles perspectives sur les évolutions récentes de l'extrême gauche et l'engagement frontiste. La deuxième partie, centrée sur la question de la démocratie libérale, associe l'étude d'auteurs classiques à un questionnement conceptuel qui vient éclairer l'actualité la plus brûlante concernant la démocratie, la place du religieux ou encore la situation de l'Union européenne.
La troisième partie vient enfin contribuer à l'étude de l'engagement des intellectuels en politique, en attirant l'attention sur des figures aussi différentes que Charles Fourier, Louis Aragon, Francis Delaisi, Emmanuel Mounier, Michel Foucault ou les intellectuels maoïstes.
L'ensemble se clôt sur la reprise d'un article important de Jean Baudouin, datant de 1997 et devenu aujourd'hui introuvable, précisant la conception du politique défendue par ce professeur au positionnement singulier. Cet ouvrage entend ainsi offrir au lecteur une vue panoramique sur un courant dynamique de la science politique française - la théorie politique - dont il a été l'un des principaux animateurs et dont il reste l'un des plus éminents représentants.
Cet ouvrage rassemble les contributions de Jean Baudouin, Philippe Bénéton, David Bisson, Goulven Boudic, Daniel Bourmaud, Philippe Braud, Bernard Bruneteau, Sébastien Caré, Gwendal Châton, Stéphane Courtois, Jean-Marie Donégani, Michel Hastings, François Hourmant, Marc Lazar, Arnauld Leclerc, Jacques Le Goff, Pascal Perrineau, Philippe Portier,
L'État et les religions en France. Une sociologie historique de la laïcité, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2016
Cet ouvrage repère trois grands moments dans l'agencement de la laïcité en France, dont le dernier à partir des années 1960 : s'impose alors un système inédit de reconnaissance, fondé sur un partenariat implicite entre l'état et les forces religieuses, dans un contexte marqué par l'expansion croisée des revendications identitaires et des angoisses sécuritaires. Cette approche aboutit à questionner fortement les théories pérennalistes qui entendent penser la laïcité hexagonale dans la stabilité de son concept originel.
Métamorphoses catholiques. Acteurs, enjeux et mobilisations depuis le mariage pour tous, Paris, Editions de la MSH, 2015 (avec Céline Béraud)
On croyait en France en avoir terminé avec le catholicisme. Les manifestations de 2012-2013 contre le mariage pour tous ont montré qu'il conservait une puissante capacité de mobilisation. S'il a beaucoup étonné les médias, ce mouvement n'a pas émergé ex-nihilo : du combat contre le Pacs à celui sur les programmes scolaires en passant par l'activisme bioéthique, les questions liées au vivant (des débuts à sa fin), au sexe et au genre, constituent, depuis une vingtaine d'années, un nouveau front pour les autorités catholiques et les militants. Dans un contexte de panique morale, ils ont su nouer des alliances religieuses, sociales et politiques. En interne, ils ont cultivé une façade d'unanimisme, étouffant pendant plusieurs mois les quelques voix dissonantes qui tentaient de se faire entendre.
Au-delà de l'épisode du mariage pour tous, l'ouvrage s'attache à rendre compte de cette métamorphose catholique portée par des acteurs et réseaux élaborant de nouvelles mobilisations.
Laïcité, laïcités, Reconfigurations et nouveaux défis, Paris, Editions de la MSH, 2015 (dir. Avec Jean Baubérot et Micheline Milot)
Depuis le tournant du XXIe siècle, des événements importants ont confirmé la place centrale de la laïcité dans le débat social et politique de nombreux pays relevant d'aires culturelles diverses. Au plan social, les questionnements sur la place du religieux dans l'espace public ont pris de l'ampleur, aussi bien en Europe que dans les Amériques et les pays arabes. Les différents régimes juridiques établissent de nouvelles dispositions. Certaines portent sur les signes religieux, d'autres concernent le corps, le genre, la sexualité, la vie.
Cet ouvrage, s'appuyant sur des études et des recherches nouvelles, entend établir un bilan approfondi de différentes situations nationales (pays européens, africains, arabes, américains et Japon) avec trois objectifs principaux : d'abord, étudier comment les pouvoirs politiques assurent la liberté de conscience ; ensuite, analyser comment s'opère le rapport entre le droit positif et la norme religieuse ; enfin, approfondir la question des modes de gestion du religieux.
Dans chaque pays, les dynamiques sociales et culturelles internes croisent les influences internationales du processus de globalisation, dont l'ouvrage rend également compte.
Philippe Portier, Jean-Paul II et la compréhension moderne du politique. Résistances et ajustements. (École Pratique des Hautes Études, Paris, France), 2018.
Portier Philippe, La pensée de Jean-Paul II. Tome 1 : La critique du monde moderne, Les éditions de l'Atelier, 2006.
Tout a été dit ou presque sur la vie de Jean-Paul II, mais comment comprendre sa pensée ? Comment interpréter l'apport d'un pape qui, au travers de milliers d'interventions - encycliques, exhortations, allocutions,… - est appelé à rester, comme l'a rappelé Benoît XVI, « le point de référence » d'une communauté catholique agrégeant plus d'un milliard de personnes ? Les multiples témoignages et articles composent le plus souvent un tableau contrasté des idées de Karol Wojtyla. II serait tout à la fois le pape des droits de l'homme et celui du conservatisme moral. Au prix d'un exceptionnel travail d'analyse critique, Philippe Portier, professeur de science politique, remet en cause cette vision. Il met en évidence la cohérence de la philosophie politique de Jean-Paul Il: une pensée intransigeante, bien que rénovée, fondée sur le droit naturel et sur la nécessaire transcendance de Dieu, seule capable de sauver l'homme de la perdition dans laquelle l'a plongé une modernité qui s'appuie, elle, sur l'autonomie de l'individu. En dévoilant les fondements de la critique Wojtylienne du monde moderne, objet de ce premier volume, Philippe Portier nous entraîne dans une passionnante enquête philosophique. La vision du monde et de l'homme portée par Jean-Paul II n'avait jamais été confrontée à ce degré de profondeur aux grands courants de la pensée moderne que sont le libéralisme et le socialisme.
Philippe Portier et Jean-Paul Willaime, La Religion dans la France contemporaine. Entre sécularisation et recomposition, Armand Colin, 2021, 316 p
Incontestablement, l'ouvrage très documenté de Philippe Portier et Jean-Paul Willaime donnera au lecteur des clés d'analyse et de compréhension pour mieux appréhender la place de la religion de la France d'aujourd'hui. En ce sens, il constitue aussi une réponse scientifique et dépassionnée qui démonte bien des fantasmes. Tout l'intérêt de cet ouvrage est de donner au lecteur les clés pour comprendre la place de la religion dans la France contemporaine.
Pour Portier et Willaime, la société française est entrée dans l'ère de l'ultra-modernité au sens où le moment contemporain radicaliserait les principes constitutifs de la première modernité formalisés au siècle des Lumières qui ont contribué à la sécularisation du pays. Pour les auteurs, le religieux se réinvente et cherche une place nouvelle dans une France largement sécularisée, mais qui doute et prête une oreille plus attentive aux discours des différentes confessions et convictions.
Pour participer à la conférence en présentiel, inscription préalable souhaitée en cliquant ici.
Pour y participer en distanciel, inscription préalable obligatoire pour recevoir le lien de connexion, en cliquant ici
Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/31759
Source : https://grep-mp.org/evenement/la-secularisati…
Source : message reçu le 28 février 12h