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jeudi 15 mars 2012 à 20h30

Un film + un livre + une rencontre: "RAS, Nucléaire rien à signaler"

Rencontre avec Annie Thebaud-Mony sociologue, directrice de recherche à l'INSERM, auteur de Santé au travail approches et critiques (éd. La découverte). Soirée organisée par Stop nucléaire 31 l'Antidette, achetez vos places à partir du mercredi 7 mars.

RAS Nucléaire rien à signaler

Alain de HALLEUX - documentaire Belgique / France 2008 58mn -

RAS Nucléaire rien à signaler

Des ouvriers du nucléaire sortent de l'ombre pour dresser un tableau inquiétant de leurs conditions de travail et de sécurité. Une enquête édifiante. On les appelle les « jumpers », ils sont chargés d'entrer à l'intérieur du générateur de vapeur pour obturer les tuyaux qui le relient au réacteur nucléaire. Séjour maximum autorisé : 1mn30 à 2mn, sous peine de surdosage radioactif ! Ils font partie de la masse des ouvriers intérimaires et sous-payés, chargés de maintenance dans les centrales nucléaires (décontamineurs, mécaniciens, contrôleurs…). Des travailleurs de l'ombre qui, avec ce film, sortent pour la première fois du silence pour dresser un tableau inquiétant d'un des fleurons de l'économie européenne.

Depuis la libéralisation des marchés et la privatisation des groupes énergétiques, les conditions de travail semblent en effet se dégrader, au mépris de la santé des ouvriers et de la sécurité. Au nom de la rentabilité à tout prix, EDF/GDF-Suez, Areva et consorts recourent de plus en plus à la sous-traitance, rognent sur les effectifs et la maintenance, font pression sur les employés… Malgré les efforts pour alerter l'opinion (souvent sanctionnés par des licenciements), les autorités font la sourde oreille. Un malaise que dénoncent des ouvriers principalement belges et français, éclairé par des experts-chercheurs, une sociologue et l'ancien président d'EDF, Marcel Boiteux… « Du risque 0, nous sommes passés au risque calculé », affirme un employé.
Les « petits » incidents se sont multipliés, avec une centaine d'alertes de niveau 1 chaque année : en 2006, après un court-circuit, une centrale suédoise frôle la catastrophe à 7mn près. en 2008, une fuite d'uranium contamine cent ouvriers à Tricastin. Contrôleurs priés d'ignorer les dysfonctionnements, employés cachant les incidents par peur des sanctions, grands groupes déresponsabilisés par l'externalisation des tâches : ce constat édifiant montre combien la sécurité collective est en jeu.

SANTÉ AU TRAVAIL APPROCHES ET CRITIQUES, ouvrage collectif sous la direction de Annie-Thébaud Mony. Fourmillant de données nouvelles et d'exemples, souvent accablant, ce livre offre une mine de renseignements. Comme le précisent les auteurs, originaires de pays différents, « la perspective internationale témoigne tout à la fois de logiques structurelles lourdes d'une économie mondialisée, dans laquelle la vie humaine ne compte plus, et du dynamisme de réseaux de luttes contre cette évolution… » du drame de l'amiante, en passant par AZF, des suicides au travail, aux conséquences de Fukushima… cet ouvrage clôture un vaste programme de recherche, alimente et renouvelle, la critique du modèle dominant de connaissance des atteintes à la santé d'origine professionnelle…

http://www.cinemas-utopia.org/toulouse/index.php?id=1567&mode=film

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/3538