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vendredi 16 mars 2012 à 20h30

Ciné-débat; "Walk away Renée"

Avant-première exceptionnelle vendredi 16 mars à 20h30 à Toulouse (le film sortira le 2 mai), en collaboration avec le CNRS. Projection suivie d'un débat le Docteur Michel Tiberge, neurologue au laboratoire de sommeil au CHU Rangueil, spécialiste du sommeil et des rêves.

WALK AWAY RENÉE

Jonathan Caouette - USA 2011 1h30mn VOSTF - avec Jonathan Caouette, Joshua Caouette...

WALK AWAY RENÉE

Walk away Renée est un objet atypique sur la mémoire et même le rêve par le traitement très onirique qu'en fait le réalisateur, Jonathan Caouette, qui s'était déjà fait remarqué en 2005 avec son premier long métrage, Tarnation, journal intime et poignant de son enfance chaotique, une sorte de film-patchwork au montage nerveux mais cohérent, où le spectateur plongeait dans son intimité, à la fois violente et poétique. Hanté par les fantômes de son enfance, Il sondait ainsi son âme dans un dédale de souffrance et d'amour, un monde imaginaire dans lequel la sexualité et la détresse adolescente se révélaient magnifié par le côté mélomane et cinéphile de son auteur. Walk away Renée est le prolongement de cette introspection filmée. En illustrant un voyage de Houston à New-York qu'il entreprend en compagnie de sa mère qui souffre de bipolarité, Jonathan Caouette réalise un documentaire éblouissant de compassion, une merveilleuse déclaration d'amour à Renée.

Au-delà de la richesse inouïe de ce type de témoignage qui navigue sans détours dans l'intimité du rapport œdipien, Jonathan Caouette parvient à développer une dimension formelle kaléidoscopique qui nous entraîne dans une dimension parallèle où la personnalité de Renée serait immunisée contre la douleur du présent. Condensé de photographies d'elle et de sa famille, montées sur les bits d'une musique psychédélique et de vestiges filmiques du passé où Renée était d'une beauté sidérante tout en contraste avec sa fragilité physique actuelle, la mise en scène du documentaire est aussi inventive que racée. Walk away Renée souligne surtout et de façon pudique le sacrifice ou le don de soi, car Caouette a compris, comme beaucoup d'enfants dont les parents sont stigmatisés par la maladie mentale, qu'à la violence soudaine de la psychose on ne peut opposer que la douceur et l'infinie patience. Dans l'obscurité d'un couloir, quand la voix transfigurée de Renée hurle sa détresse comme une agression, c'est surtout à lui que l'on pense. Walk away Renée permet à Jonathan Caouette de dire je t'aime à sa mère et lui donne l'occasion d'embrasser la douceur du rapport mère-enfant où l'assistance spontanée est un juste retour aux choses, d'un rapport inversé où l'enfant prend la mère dans ses bras.

D'après le passeur critique


Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/3552