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dimanche 18 mars 2012 à 10h

2 parties : 1 2

Ciné-débat: "Gamines"

Petit déjeuner en compagnie du Réseau Social des Familles Monoparentales : projection unique suivie d'un débat animé par Marie-Rose SBRUGNERA, Véronique MERCIER et d'autres membres du Réseau (amenez les croissants, on s'occupe du café).

GAMINES

Écrit et réalisé par Eléonore FAUCHER - France 2009 1h47mn - avec Amira Casar, Sylvie Testud, Jean-Pierre Martins, Marc Barbé, Lubna Azabal, Zoé Duthion, Louise Herrero... D'après le roman éponyme de Sylvie Testud.

GAMINES

« Lasciatemi Cantare / con la chittarra in mano lasciatemi cantare / sono un italiano. » Quand vous quitterez tout émus, la larme à l'œil et le sourire béat, les dernières images de Gamines, adaptation du roman autobiographique de Sylvie Testud, vous aurez au coin des lèvres, et dans la tête pour plusieurs semaines, le tube irrésistible de Toto Cutugno, L'Italiano. D'ailleurs au moment où j'écris ces lignes, je ne peux m'empêcher de fredonner machinalement cette scie que chante avec une énergie communicative Sylvie Testud lors d'une réunion de famille dans un des premiers plans du film. L'Italiano fit vibrer les cœurs et les corps durant l'été 1981, tout particulièrement ceux des familles d'immigrés italiens comme celle où naquit Sylvie Testud…

Cet été-là, Sybille / Sylvie avait 10 ans : le temps de l'insouciance en cette année où, après un certain mois de mai sous le signe de la rose, l'espoir à gauche avait encore un sens. Cet été-là, avec ses sœurs : Corinne, l'aînée, la fille sérieuse et toujours respectueuse des consignes maternelles, Georgette, la cadette espiègle, et leur jolie mère, la secrète Anna (splendide Amira Casar), Sybille partait rejoindre de l'autre côté des Alpes, en break 504 via la nationale 7 et ses odeurs de diesel et de lavande, les cousins, cousines, tatas, tontons, mamies ritals jusqu'à la racine de leurs cheveux couleur de jais… À l'arrivée les attendaient la pasta géante à l'ombre des treilles, les balades en vespa sans casque et les chamailleries d'enfants au bord des ruisseaux alpins…
Tout ça pourrait paraître idyllique si, dans l'enfance de Sybille, il n'y avait une absence : celle d'un père mystérieux, disparu alors qu'elle avait à peine 2 ans. Pas de quoi se rattacher à un souvenir. Surtout quand toute la famille, et en premier lieu la mère célibataire, opiniâtre comptable dans le quartier populaire lyonnais de la Croix-Rousse, semble considérer cet homme comme le pire danger qui puisse menacer ses filles. D'autant que ce père passe parfois pour frapper obstinément à la porte, ce qui semble plonger Anna dans la pire des angoisses, la poussant à appeler dare-dare un frère protecteur et viril comme sait l'être un vrai mâle transalpin. Et puis il y a ces mystérieux coups de fil, qui poussent Anna à se réfugier dans sa chambre… Mais jamais les filles ne verront le fascinant père inconnu.

Eléonore Faucher sait parfaitement rendre, avec tendresse et humour, l'étrangeté cruelle de l'enfance de Sybille, garçon manqué qui n'hésite pas à délivrer des coups de genoux mal placés aux garçons qui commettent l'erreur de se moquer de sa sœur. Sybille, avec sa blondeur insolite dans une famille italienne, avec sa peau qui rougit pendant que celle de ses sœurs brunit au soleil, incarne inévitablement le souvenir vivant de ce père absent qui leur a donné un nom bien gaulois. Une absence qui devient l'objet d'une quête quand, au fond d'une caisse à chaussures, les sœurs trouvent un polaroïd du père, leur permettant enfin de mettre un visage sur celui qui est parti on ne sait pas vraiment pourquoi.
Eléonore Faucher, dont on avait déjà apprécié la finesse avec son premier film, Brodeuses, sait aussi aller, sans artifices, de Sybille/Sylvie enfant à l'adulte devenue, 25 ans plus tard, l'actrice que l'on connait et qui un jour apercevra le père tant attendu au milieu d'un public de théâtre. Entre comédie familiale douce-amère et regard tendrement ironique sur ce petit milieu d'immigrés italiens marqué par la tradition et l'honneur, Eléonore Faucher réussit un film authentiquement populaire, qui ne verse jamais dans la facilité ni dans la caricature. La réussite tient beaucoup à la symbiose parfaite avec son actrice/auteure Sylvie Testud, qui parvient à jouer sa propre histoire sans fausse note.




LE GUIDE À L'ATTENTION DES FAMILLES MONOPARENTALES : paru le 15 Décembre 2011, ce guide à l'attention des familles monoparentales de la Haute-Garonne est le premier outil mis en place par le tout jeune Réseau Social des Familles Monoparentales, bien décidé à mettre son grain de sel dans les agendas politiques desquels la question de la monoparentalité est absente. Et pourtant, une famille sur cinq, de toutes catégories socio-professionelles, est monoparentale dans notre département, et des droits fondamentaux sont en jeu : celui d'être informé, celui de vivre et de se loger dignement, d'être soigné, d'être formé… d'avoir du temps pour soi et pour son ou ses enfants. Et qu'en est-il des familles les plus précaires, ces 30% de familles monoparentales qui vivent avec moins de 954 € par mois ? Sujet sensible au coeur de préoccupations de nombreuses familles, prenons le temps d'y réfléchir et d'en discuter ensemble…



Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/3556