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jeudi 14 juin 2012 à 18h30

Rassembl. contre l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel et contre le sexisme

Le sexisme est une violence quotidienne, déchainons-nous !

A tous les âges, dans tous les milieux, toutes les classes, que ce soit dans la rue, au travail ou à la maison, l'oppression des femmes traverse toute la société. Différentes formes de domination et de violences se manifestent au quotidien envers elles. 82 % des travailleurs pauvres sont des travailleuses, et leur retraite sera presque deux fois inférieure à celle des hommes. Dans l'intimité, trop de conjoints se sentent légitimes pour forcer la main de leur partenaire. Au travail, ce sera la main aux fesses, les remarques et blagues sexistes des collègues et du patron... Ces violences s'étendent de l'enfermement dans un rôle social de sexe, à la culpabilisation, à la dévalorisation jusqu'aux agressions physiques et verbales, au harcèlement moral ou sexuel, au viol...

Malgré les discours des médias et des politiques qui voudraient nous faire croire que l'égalité est acquise et que ces agressions sont marginales, le climat de délégitimation persiste et s'endurcit. On nous traite tous les jours de menteuses et nous devons constamment nous justifier lorsque nous dénonçons ces attaques.

Dernier exemple en date: le 4 mai 2012, le Conseil constitutionnel a déclaré non-conforme l'article du code pénal sur le harcèlement sexuel et a choisi de l'abroger, laissant ainsi un vide juridique jusqu'à l'élaboration prévue d'une nouvelle loi. Concrètement, cela signifie que le harcèlement sexuel n'est plus considéré comme un délit en France. De fait, les victimes n'ont plus aucun recours pour le dénoncer et les procédures en cours sont annulées.

Le harcèlement sexuel est un phénomène largement sous-évalué et il est difficile de trouver des études récentes sur cette question (encore une belle démonstration de l'intérêt de l'Etat à ce sujet…):

- Une femme sur cinq dit avoir été victime ou témoin d'un harcèlement sexuel en France (sondage Harris, 1991), presque une sur deux en Europe.

- De 30 à 40% des femmes salariées sont victimes de harcèlement sexuel en Europe (selon une étude de la commission Européenne)

Cette abrogation constitue une régression de plus pour les droits des femmes (réduction des centres IVG, attaques contre la contraception et l'avortement durant la campagne présidentielle, retraites…).

Il nous semble important que le harcèlement sexuel, comme toutes les formes d'agressions sexistes, soit reconnu en tant que tel. Cela passe aussi par le point de vue légal. La possibilité de porter plainte, quelle que soit son efficacité, est indispensable. Cependant, nous avons conscience d'être confrontées à une justice de classe et de sexe. Nous n'attendons pas des politiques et de l'appareil juridique la fin de l'oppression que nous vivons au quotidien. Les femmes doivent pouvoir choisir leurs sexualités, choisir d'être mère ou pas, s'affranchir des clichés qu'on leur impose… C'est toutes et tous ensemble que nous devons lutter contre le système patriarcal, dans les sphères publiques et privées, pour défendre les droits, les libertés et l'autonomie des femmes.

Qu'elles viennent de la rue ou de l'Etat, de jour comme de nuit, les attaques subies par les femmes sont omniprésentes. Pour protester contre l'abrogation de la loi, et lutter contre leur oppression, rassemblons-nous toutes et tous le jeudi 14 juin à 18h30 au Capitole.

Groupe de femmes en colère, AGET-FSE, AL

document au format PDF:

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/4267
Source : message reçu le 7 juin 19h