thème :   2e le plus vu
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

jeudi 13 septembre 2012 à 20h20

Soirée ciné-débat: Des abeilles et des hommes

Soirée ciné-débat: Des abeilles et des hommes

SOIRÉE-DÉBAT JEUDI 13 SEPTEMBRE À 20H20 à Tournefeuille : le premier débat a eu un tel succès et on a refusé tant de monde qu'on avait promis de recommencer très vite, mais cette fois, pour éviter que vous veniez sans pouvoir voir le film, achetez vos places à l'avance à partir du 5 septembre. Pour parler des problèmes qui affectent nos petites abeilles : Marie Laure Cambus, directrice de France Nature Environnement et Patrick Kirchner, membre de la Confédération Paysanne. Le débat sera animé, comme la première fois, par Olivier Fernandez, Président de l'association des apiculteurs de Midi-Pyrénées.

DES ABEILLES ET DES HOMMES

(More than honey !) Markus IMHOOF - documentaire Suisse 2012 1h32mn VOSTF -

Du 13/08/12 au 25/09/12 à Tournefeuille

DES ABEILLES ET DES HOMMESLe film démarre avec la naissance d'une reine. Au royaume fabuleux des abeilles, dans la pénombre, une étroite pyramide dorée, décapitée par des abeilles affairées, s'ouvre peu à peu : deux grands yeux apparaissent, puis des antennes tâtent prudemment ce qui les entoure. La reine sort lentement de son sarcophage doré… Plus tard, elle s'envolera vers le soleil, suivie par un essaim de faux bourdons. C'est son vol nuptial. Après chaque accouplement, le mâle tombe du ciel, raide mort. De retour dans la chaude obscurité du nid, les autres abeilles tournoient autour d'elle, font sa toilette, la nourrissent : la reine s'installe pour pondre des œufs (jusqu'à 2000 par jour)… Les images sont magnifiques, on frétille de bonheur tant on a le sentiment de voir la nature nourricière à l'œuvre et on se délecte à l'avance en pensant à tout ce fabuleux miel qui ne va pas tarder à nous régaler… Vision sublime des sommets des Alpes tandis qu'un vieil homme raconte l'histoire d'une lignée d'apiculteurs…

Mais là où les choses se gâtent, c'est qu'on est brutalement tiré de nos fantasmes de nature vierge et bienfaisante par la main brutale de l'homme, qui d'ailleurs est ici celle d'une femme autrichienne, qui s'empare de la royale pondeuse et lui fend l'aile en deux : « Une reine fécondée rapporte en moyenne 200 euros, le marché des reines de pure race est important : je vends les miennes dans plus de 58 pays du monde » dit-elle avec gourmandise, en la glissant dans une petite cage en plastique qu'elle expédie vers les USA.
Depuis des années, les abeilles meurent un peu partout dans le monde à cause de l'usage intensif de pesticides, de l'agriculture industrielle : « Si l'abeille disparaissait de la surface du globe, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre. Sans abeille, plus de pollinisation… et plus d'humains », disait le vénéré Einstein. Mais ce que le brave homme ne savait pas, c'est l'incroyable capacité de l'homme à exploiter jusqu'à la dernière goutte les malheurs qu'il génère : les abeilles disparaissent ? Qu'à cela ne tienne, l'homme trouve les moyens d'en tirer profit. On fait de leur élevage une industrie, on les propulse par cages pleines à travers toute la planète pour les déverser par millions sur des milliers d'hectares de fleurs roses (la Californie fournit 80% de la production d'amandes du monde entier), ou sur des champs de colza dont l'immensité se perd à l'horizon et où elles accomplissent sans relâche leur boulot de pollinisatrices imperturbables.
On tripatouille les abeilles en laboratoire pour en tirer le plus grand rendement, mais ce faisant on les affaiblit, on favorise l'apparition de maladies qui les tuent chaque jour un peu plus, on provoque de nouvelles espèces à force de multiplier les croisements (voir l'abeille tueuse, issue d'un accident de laboratoire)… Vous connaissez l'histoire : toujours cette vision à court terme qui fait que ceux qui tirent profit de la chose se moquent pas mal des conséquences sur la durée.
Dans un verger en Chine, un homme rapporte des caisses de petits sachets en plastique remplis par une petite poudre magique, le pollen, collectée par des milliers de petites mains sur les fleurs… Des centaines de personnes, en majorité des jeunes femmes, plus légères, sont installées dans les arbres, armées d'une baguette de bambou à laquelle a été fixée une petite touffe de duvet de poule : fleur par fleur, les ouvrières déposent un petit nuage de pollen… En Chine, les abeilles ont déjà totalement disparu de plusieurs province. Mais combien faut-il de petites mains pour faire le travail des 50 000 abeilles que contient une seule ruche ?

Une lueur d'espoir surgit avec l'apiculture en Australie où les abeilles sont actuellement encore protégées, ici même, en France, les apiculteurs ne cessent de se mobiliser pour défendre un métier aussi beau que précieux. Au congrès international de spécialistes Apimondia, scientifiques, apiculteurs, industriels du monde entier se rejettent la responsabilité de la mort des abeilles : fragilisées par l'élevage poussé à l'extrême, l'abus d'OGM, les voyages, les virus, les médicaments employés pour combattre les parasites, les pesticides etc… les abeilles n'en finissent pas de mourir. Un homme se tourne vers le public : « parler d'une maladie d'un type nouveau est absurde : la maladie, c'est nous ! ». Vous l'aurez compris : le film est passionnant, et essentiel.

Entrée: 6€/4,5€

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/4440