thème :   le plus vu
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

mercredi 20 mars 2013 à 19h

soirée de soutien à l'Anarchist Black Cross Belarus

soirée de soutien à l'Anarchist Black Cross Belarus

affiche ABC belarus

Situation générale des prisonniers politiques de l'ABC

Cinq prisonniers Biélorusses sont soutenus par l'ABC locale. Tous ont été arrêtés fin 2010, avant les élections présidentielles. En 2009-2010, les anarchistes biélorusses sont devenu l'un des groupes politiques les plus actifs du pays. Ils sont à l'origine d'un certain nombre d'actions illégales, parmi lesquelles des manifestations et des rassemblements à petite échelle. Plusieurs actions directes symboliques ont été menées contre l'état et des institutions capitalistes.

A la fin de l'été 2010, un cocktail molotov a enflammé une voiture diplomatique dans la cour de l'ambassade de Russie. Quelques jours plus tard, un communiqué revendiquait l'action en solidarité avec les défenseurs réprimés de la forêt de Khimki. Le lendemain de la publication de ce communiqué, le KGB et la police ont commencé à arrêter des personnes qu'ils considéraient d'une façon ou d'une autre en lien avec le mouvement anarchiste.

Mikalai Dziadok et Aliaksandr Frantskievich ont été inculpés non pas dans le cadre de l'attaque de l'ambassade russe, mais pour des actions directes antérieures menées par des anarchistes. En Mai 2011, ils furent jugés coupables de la plupart des charges retenues contre eux. Mikalai a été condamné à 4 ans et-demi de colonie pénitentiaire en régime commun, et Aliaksandr à trois ans de colonie en régime renforcé.

Certaines personnes ont dû fuir le pays pour éviter les problèmes avec la police et le KGB. L'un d'entre eux, Ihar Alinievich, a été arrêté à Moscou par des agents du KGB, puis transféré illégalement en Biélorussie pour être incarcéré dans une prison du KGB. Il est inculpé pour l'attaque de l'ambassade Russe ainsi que d'autres actions, et jugé coupable en Mai 2011. Sa peine monte à huit ans de colonie pénitentiaire en régime renforcé.

Les camarades et amis des emprisonnés ont pris l'initiative d'un appel international à la solidarité avec les anarchistes biélorusses. Une des actions de solidarité fut l'attaque du quartier général du KGB à Brobuisk, en Biélorussie. Des inconnus ont lancé des cocktails molotov sur le bâtiment, en solidarité avec les anarchistes arrêtés à Minsk. Après quelques mois, trois personnes furent arrêtées et accusées d'être en lien avec l'action : Pavel Syramolatau, Artsiom Prakapenka, Jauhen Vas'kovich. Pavel et Artsiom se revendiquent anarchistes et antifascistes, mais Jauhen est quand à lui connu pour être membre du parti Chrétien Démocrate Biélorusse et d'une cellule locale de Front de la Jeunesse (une organisation nationaliste orthodoxe). Tous ont plaidé coupable. Lors du procès, le procureur a demandé au juge de ne pas prendre en compte les dommages réels infligés par l'attaque (~40 euros), mais plutôt les dommages potentiels (~40 000 euros), ce que le juge a fait. Chacun des accusés a été déclaré coupable et condamné à sept ans de colonie pénitentiaire en régime renforcé. L'ABC Biélorussie pense que même s'ils ne sont pas tous anarchistes, il est important de les soutenir, du fait que leur action a été menée en solidarité avec les anarchistes biélorusses.

Ihar Alinievich fait face à de sérieuses difficultés pour communiquer avec l'extérieur : certaines de ses lettres sont bloquées, et jusqu'à maintenant il n'a téléphoné qu'une seule fois. L'administration de la colonie pénitentiaire a réduit à un jour la durée des visites de ses proches, et limite la quantité d'argent avec laquelle il peut acheter de la nourriture dans le magasin de la colonie.

Jauhen Vas'kovich a été transféré de sa colonie vers une prison, suite à sa lutte contre le système carcéral. Il doit passer trois ans de sa peine dans une cellule.

Pavel Syramolatau a été libéré en Septembre 2012 après avoir écrit une lettre d'excuses officielles au président.

Artsiom Prakapenka a été transféré vers une autre colonie, où l'accès aux journaux lui est limité.

Mikalai Dziadok a été transféré de sa colonie vers une prison, ce qui fait suite à de multiples tentatives pour le briser psychologiquement.

Aliaksandr Frantskievich est en conflit avec les autorités carcérales, n'étant pas considéré en voie de redressement (une des conditions principales pour pouvoir sortir de prison avant terme de sa peine).

Bien qu'il ne soit pas illégal d'envoyer des lettres écrites dans d'autres langues que le russe ou le biélorusse, il semblerait que toutes ne soient pas transmises aux prisonniers. Il est possible d'envoyer des lettres en français, anglais ou allemand à l'ABC-Biélorussie, qui pourra les traduire et les faire suivre.

Présentation de l'ABC-Biélorussie

1. Qui sommes nous ?

Formellement, l'ABC Biélorussie a été créée en Août 2009 et est très active depuis. Auparavant, quelques personnes organisaient des collectes de dons lorsque c'était nécessaire ; ce mode d'action n'était pas très efficace et ne permettait pas de rassembler rapidement beaucoup d'argent. Cette nécessité a poussé à la création d'une initiative plus organisée.

Notre groupe soutient des inculpés anarchistes, anti-autoritaires, antifascistes, Food Not Bombs et d'autres activistes, lorsque l'inculpation est liée à leurs activités. Chaque cas est néanmoins considéré individuellement.

Nous assurons une assistance juridique, un soutien financier pour les procédures légales ainsi qu'une aide pour la diffusion d'information.

Nous collectons de l'argent lors de concerts, d'assemblées générales ou de tournées de soutien.

2. Situation politique en Biélorussie

La Biélorussie est une autocratie post-Soviétique. (Depuis 1994, le poste de Président et chef de l'état est occupé par une seule et même personne - .) Le président est le Chef de l'État, et depuis 1994 c'est une seule et même personne : Alexander Lukashenko. En tant que président, il a également le contrôle des deux assemblées législatives du pays. Le multipartisme n'est pas développé : seuls quinze partis sont enregistrés, dont la moitié soutient la politique du président. Les autres partis sont nationalistes ou sociaux-démocrates. Tous les partis d'opposition sont pro-européens. Avec l'évolution du système dictatorial, le nombre d'opposants au régime est passé de plusieurs centaines de milliers en 1994 à quelques milliers en 2010. L'opposition n'est pas très populaire, car elle n'a pas accès aux média pour diffuser des idées alternatives, et elle n'arrive même pas à fidéliser ses propres militants.Les gens sont de plus en plus déçus par l'opposition, qui n'a jamais eu assez de soutien pour renverser le président. Il y a quelque temps, cinq ou six journaux indépendants ont été interdits pendant plusieurs années. Les élections sont falsifiées de façon presque visible. Plus de sept cent personnes ont été arrêtées après les élections présidentielles de 2010, dont une cinquantaine fut emprisonnée pour organisation et participation à des émeutes. Des personnes se font licencier et exclure des universités à cause de leurs activités politiques. Les rassemblements sont interdits, sauf approbation de la part des autorités. La police procède à des arrestations préventives avant chaque rassemblement. La majorité des biélorusses ne s'intéresse pas à la politique, et même s'ils n'aiment pas Lukashenko, ils pensent que personne ne serait meilleur à sa place. Les personnes âgées apprécient sa gouvernance car elle ressemble à ce qu'elle ont connuen URSS.

Les lois :

-Adhésion et activité au sein d'une organisation non déclarée - jusqu'à trois ans de prison;

-Loi contre les extrémismes - prohibition des opinions appelant à un changement de régime (incluant la littérature extrémiste, l'adhésion, la création ou le financement d'organisations extrémistes);

-Diffamation ou outrage envers le président;

-Profanation des symboles nationaux;

-Discrédit de la mère patrie;

-Lois envers la presse - interdiction de distribuer tout journal ou magazine non déclaré officiellement ; on peut aussi être arrêté pour distribution de flyers;

-Droit d'assemblée - les gens ne peuvent s'assembler que sous condition d'une autorisation officielle, en dépit de quoi ils peuvent être détenus. Il est quasiment impossible d'obtenir l'autorisation pour une action politique;

-L'Internet est contrôlé par le gouvernement - chaque Internet café ou réseau Wifi doit pouvoir fournir l'identité des personnes accédant à Internet.

Les anarchistes sont apparus en Biélorussie dansles années 90 ; aussi jusqu'aux années 2000 ils étaient actifs sur les questions sociales et sur la défense des droits des travailleurs et des étudiants. A cette époque, il était toujours possible de critiquer le président. Plus tard, ces personnes ont d'une façon ou d'une autre abandonné la lutte, pour des raisons personnelles. La vague suivante a émergé principalement de la scène punk, et a été influencée par certains mouvements occidentaux - véganisme, Food Not Bombs, défense des droits des animaux, mouvement squat, black blocs. En opposition à ces pratiques, l'organisation anarchiste "Action Révolutionnaire" est apparue, critiquant "l'anarchisme de style de vie"(note explicative : De l'anglais "lifestyle anarchism" : terme inventé par Murray Bookchin pour qualifier les anarchistes dont la priorité est de changer leur style de vie, au dépend d'autres doctrines "classiques" de l'anarchisme comme la lutte des classes ou la mise en œuvre d'une organisation sociale anarchiste cohérente et efficace). et promouvant l'anarchisme socialiste et l'action directe. Les deux groupes se sont développés, jusqu'au point où ils ont dépassé en nombre d'autres mouvements d'opposition lors d'une action commune contre Tchernobyl. Cela ne veut pas dire que les anarchistes sont très nombreux - leur nombre est juste comparable à celui des autres mouvements politiques.

3. Les causes que nous défendons

Notre première campagne, et aussi la plus difficile, est liée à l'attaque de l'ambassade Russe menée en solidarité avec les prisonniers en Russie. L'attaque fut suivie d'une énorme vague de répression, avec une cinquantaine de personnes interrogées, dix-sept détentions basées sur des soupçons, et huit personnes jugées coupables de plusieurs incidents. Maintenant, trois d'entre eux sont reconnus comme prisonniers politiques par des organisations Biélorusses de défense des droits de l'Homme, et trois autres attendent une délibération.

Tout a commencé bien avant Septembre 2010. Les années 2009-2010 ont été riches en actions radicales revendiquées par les anarchistes biélorusses, comme :

  • Une marche illégale anti-militariste en Septembre 2009, contre un exercice militaire joint entre les armées russe et biélorusse. Une grenade fumigène fut lancée contre le quartier général de l'état major.
  • Une attaque à la bombe de peinture et aux fusées éclairantes d'un casino de Minsk, en protestation contre la délocalisation de la plupart des casinos russes en Biélorussie, suite à la ratification en Russie d'une loi interdisant les casinos.
  • Une attaque d'un poste de police de Soligorsk lors d'une journée d'action commune contre la police (des fenêtre furent brisées, et un fusée éclairante jetée à l'intérieur).
  • Une attaque des bureaux de la Fédération des Syndicats lors du premier Mai, avec pour message l'accusation que l'état et cette organisation officielle ne défendent pas les travailleurs mais les manipulent pour leur propres intérêts, empêchant régulièrement la coopération des travailleurs entre eux et l'organisation de grèves.

Et enfin :

  • Une attaque au cocktail molotov d'une filiale de la Belarusbank, en protestation contre le système financier mondial.
  • Une attaque de l'ambassade russe à Minsk le 30 Août 2010, en solidarité avec les détenus de Khimki. Une voiture appartenant à l'ambassade fut brûlée.

Plus tard, alors que plusieurs personnes se faisaient arrêter sous le soupçon d'avoir participé aux actions précitées, deux autres actions de solidarité eurent lieu :

  • Une attaque contre un centre de détention, pour la libération de tous les prisonniers. Une porte du centre de détention fut brûlée.
  • Une attaque au cocktail molotov du quartier général du KGB à Brobuisk.

Huit personnes ont été jugées pour ces actions ; deux d'entre elles ont choisi de collaborer avec la police et ont fourni des preuves contre d'autres personnes. Nous ne les soutenons pas. Une personne est toujours recherchée (voir "Liste des Prisonniers").

Notre tache principale dans cette affaire a été de propager des informations, de fournir une aide financière aux proches, et de faire reconnaître aux organisations de défense des droits de l'Homme le statut de prisonniers politiques de nos amis. Tous ces objectifs ont été atteints.

Nous aidons également d'autres personnes qui sont actuellement confrontées à des problèmes à cause de leurs activités. Nous organisons aussi des réunions d'information juridique avec des groupes qui sont souvent confrontés à la police - surtout des activistes Food Not Bombs pour le moment.

4. Actions de solidarité

Nous encourageons absolument toute sorte d'action de solidarité. Cette position est également celle des prisonniers. Tout, de la soirée d'information à l'incendie de voiture de police, est d'importance égale, particulièrement pour les prisonniers.

Nous n'avons pas l'illusion qu'une action de solidarité aidera nos camarades à être libéré plus tôt, du fait de la situation politique. Néanmoins, nous lançons de nouveau un appel à la solidarité, car la situation a légèrement changé - l'Union Européenne fait pression sur Lukashenko pour qu'il libère tous les prisonniers politiques. De plus, ces actions sont importantes pour les prisonniers et pour ceux qui sont bloqués ici sans moyen d'action, sous pression constante de la part du KGB et de la police.

En ce qui concerne nos propres actions de solidarité, pour le moment nous ne pouvons que diffuser des informations sur les prisonniers à l'étranger. Nous ne pouvons pas organiser la moindre action sans être arrêtés et détenus (où verbalisés), il nous est donc presque impossible d'exprimer notre solidarité ou notre soutien. Ce n'est pas la peur d'être punisqui nous paralyse, mais il la situation politique de la dictature dans laquelle nous vivons : les autorités peuvent nous empêcher de faire quoi que ce soit s'ils connaissent nos identités. Le mouvement anarchiste Biélorusse est actuellement si faible et minoritaire que nous devons évaluer sensiblement chacun de nos pas.

5. Modes d'action

Notre activisme ici est confronté à plusieurs limites :

-Nous devons fonctionner clandestinement : pas de porte parole face aux média, et nous gardons secrète notre appartenance au groupe, même parmi d'autres anarchistes, pour éviter tout risque de délation. Nous ne pouvons pas organiser de réunions sous le nom de l'ABC, ce qui nous empêche de diffuser des informations sur notre initiative et de recevoir ouvertement de l'aide.

-Nous ne pouvons pas avoir de compte en banque, car il pourrait être gelé ou perquisitionné. Les taxes pour un compte en banque montent à 12%. Ce compte pourrait être déclaré comme étant un organe de financement d'un groupe extrémiste. Bien entendu, cela complique les collectes d'argent.

Nos succès :

Malgré la haine envers les anarchistes de la part de l'opposition libérale et la désapprobation des actions directes de la part des organisations de défense des droits de l'Homme, nous avons pu les pousser à reconnaître le statut de prisonniers politiques de nos camarades et a demander leur libération par le biais du parlement européen. La conséquence a été que deux d'entre eux se sont vu proposer la signature d'une lettre d'excuse, qu'ils ont refusé. Sur plus de quarante prisonniers politiques en Biélorussie, une trentaine ont été acquittés après avoir signé une lettre d'excuse.

Il est très possible que les organisations de défense des droits de l'Homme et l'Union Européenne oublieront les anarchistes dès que Lukashenko aura libéré tous les leaders de l'opposition. C'est pour ça qu'il est important de mener des actions fréquentes en Europe, pour qu'ils ne soient pas laissés pour compte.

6. Conditions d'incarcération

Les cinq personnes que nous soutenons sont éparpillés dans différentes établissements pénitentiaires. Dans notre pays, cela dépend de la gravité de l'acte dont on est accusé. Ces actes peuvent être "sans risque particulier pour la société" - jusqu'à deux ans d'emprisonnement, "délit mineur" - jusqu'à six ans, "criminel" - jusqu'à douze ans, "crime particulièrement grave" - plus de douze ans d'emprisonnement. Parmi les établissement pénaux, les plus fréquents sont les colonies pénitentiaires et les prisons. Les colonies ont différents régimes - commun, renforcé, strict, et de sécurité maximale. Ceux qui sont condamnés une première fois pour délit mineur vont en régime commun. Ceux qui sont condamnés une seconde fois pour délit mineur ou pour un crime vont en régime renforcé, et les récidivistes sont soumis au régime strict ou de sécurité maximale. Les différences entre ces régimes reposent sur les droits et les privilèges auxquels peuvent prétendre les prisonniers - c'est à dire le nombre de visites, la quantité annuelle de nourriture et de vêtements en provenance de l'extérieur, la quantité d'argent que les prisonniers peuvent dépenser par mois, etc. Mikalai Dziadok est en colonie pénitentiaire de régime commun, et a droit à trois visites longues (jusqu'à trois jours) et trois visites courtes (jusqu'à quatre heures) par an, cent vingt kilos annuels de nourriture additionnelle, et environ vingt euros de dépenses par mois. Pour avoir désobéi aux règles, on lui a déjà retiré soixante kilos de nourriture, une visite courte, et ses dépenses ont été limitées à trois euros par mois pendant six mois. Ses visites longues sont limitées à un jour seulement.

Alexandr Frantskevic, Ihar Alinevich, Pavel Syramolatau et Artsiom Prakapenka sont en colonie pénitentiaire avec régime renforcé. Ils ont les mêmes droits qu'en régime commun, moins une visite longue et seulement dix-sept euros de dépenses. Pour avoir désobéi aux règles de la colonie, Alexandr Frantskevich s'est vu retirer une visite courte et une visite longue. Ihar Alinevich est obligé de rembourser les dommages infligés par son crime, ce qui ne lui laisse que trois euros de dépenses par mois. Ses visites longues sont limitées à un jour pour le reste de sa peine. Jauhen Vas'kovich était précédemment en régime renforcé, mais a été transféré en prison après plusieurs violations des règles de la colonie.

Les colonies pénitentiaires sont des lieux sécurisés avec plusieurs bâtiments - une cantine, des dortoirs, un terrain de sport, etc., où les prisonniers peuvent sortir (dans le périmètre de la colonie), se rencontrer entre eux, travailler, avoir des activités sportives, etc. Les prisonniers incarcérés dans les colonies doivent travailler, sauf dans s'il n'y a aucune production auquel cas les détenus restent oisifs. Les prisons sont des bâtiments sécurisés où les prisonniers sont enfermés dans des cellules de six à dix personnes, avec une heure de promenade par jour. Ils ne travaillent pas et n'ont de contact qu'avec les autres prisonniers de leur cellule. Les visites longues leur sont interdites, et ils n'ont droit qu'à une ou deux visites courtes selon leur régime.

Les visites sont seulement autorisées aux proches. Les prisonniers peuvent recevoir deux colis de livres par an, de deux kilos chacun. En dehors de ça, seuls les livres de la bibliothèque de la prison sont autorisés. La littérature radicale et les brochures y sont interdits.

7. Communication entre les prisonniers et l'extérieur

Nous communiquons généralement par courrier, par le biais des proches qui rendent visite aux prisonniers, ou par téléphone. Les prisonniers semblent vraiment manquer d'information sur les actualités mondiales et le mouvement, car les lettres sont censurées et renvoyées, ou simplement jetées quand elles ne parviennent pas à destination. Néanmoins, nos camarades semblent recevoir énormément de soutien de Biélorussie et de l'étranger.

Nous avons également mis en place sur notre site internet un service aidant à envoyer des lettres électroniquement, qui peuvent ensuite être traduites en russe. Nous les imprimons et les envoyons, en y joignant une enveloppe et l'affranchissement nécessaire pour l'envoi d'une réponse dans un pays donné. Nous ne pouvons malheureusement pas avoir notre propre adresse, pour des raisons de sécurité, et c'est pourquoi nous inscrivons l'adresse de l'ABC-Moscou à la place, qui scanne ensuite les réponses des prisonniers et nous les envoie par e-mail.

8. Évaluation de notre activité

Depuis 2009, nous maintenons un groupe solide et autonome. Nous avons pu établir et entretenir des liens avec les proches, les organisations de défense des droits de l'Homme, les journalistes et les prisonniers eux-même. Nous sommes en mesure d'organiser des études de cas, de fournir des aides juridiques et de publier de nos propres brochures. Ce qui nous ralenti et nous gêne le plus, c'est la nécessité d'agir clandestinement, afin de nous prémunir contre plus de répression.

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/5490
Source : message reçu le 14 mars 22h