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vendredi 14 juin 2013 à 20h30

Projection-débatAT Yenni: Paroles d’Argent de Arezki Metref

PAF libre

AT Yenni: Paroles d'Argent de Arezki Metref

Projection-débat en présence du réalisateur

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Des images qui s'écoutent…

D'une durée de 52 minutes, toutes passionnantes, le film, réalisé avec la participation des villageois d'Ath Yenni, offrait différentes facettes, art culinaire, élevage, artisanat et agriculture, riches en couleurs, d'une région belle et rebelle. Attendu sur le terrain fertile et fiévreux de l'écriture romanesque, poétique et journalistique, Arezki Metref, a réussi, magistralement, à prendre à contre-pied son public en mettant le voile sur un autre mode d'expression et de création à savoir le film documentaire. Un enrichissement de plus.

En effet, en donnant naissance à cette oeuvre aux « images qui s'écoutent » sur sa région natale, intitulée, Ath Yenni, Paroles d'argent, projetée, en avant première, avant-hier soir, à la salle Ibn Zeydoun à Alger, Arezki Metref, l'enfant terrible d'Agouni Ahmed, vient de donner la juste mesure de son talent qu'on croyait, jusque-là habité par les démons de la plume. Une foule nombreuse, dont, la mère Metref, l'autre réalisateur, Jean-Pierre Lledo, la cantatrice, Fatma-Flora Mouhoub, ont tenu à accompagner le réalisateur dans cet ultime test. D'une durée de 52 minutes, toutes passionnantes, le film, réalisé avec la participation des villageois d'Ath Yenni, offrait différentes facettes, art culinaire, élevage, artisanat et agriculture, riches en couleurs, d'une région belle et rebelle. Premières scènes: sensuelle, une voix féminine présente dans un kabyle parfait, la région Ath Yenni, la colline oubliée, chère à Mouloud Mammeri, figure emblématique de la région et de l'Algérie. A défaut d'archives historiques, c'est la légende, incarnée par la tradition orale et relayée par les sages et les vieux de la région, qui prend le pas. L'histoire d'Ath Yenni composée de 7 villages, dont Ath Lehsen, Ath Mimoun et Ath Larbaâ, avant de connaître une autre extension, est passée au peigne fin. Aucun détail n'est laissé. Idriss Mammeri, disparu après la réalisation du film et pour lequel Arezki Metref dédit l'oeuvre, rapporte que Ibn Khaldoun considérait la tribu d'Ath Yenni comme la plus remarquable dans la région des Zwawa.

Évoqué dans La Colline oubliée, roman phare de Mammeri, Tâassats, place publique du village et de veillées contre l'intrusion ennemie, est mise elle aussi sous les feux de la rampe. Réputé pour la splendeur de ses bijoux, Ath Yenni était connu comme une fabrique d'armuriers avant que l'armée française n'oblige les villageois à surseoir à cette activité. Au fil des minutes, le film égrène les traditions et coutumes ancestrales comme ce code régissant le fonctionnement du village qui oblige les personnes récalcitrantes à porter les armes contre les colons, à un exercice pas du tout honorant : celui de passer sous « Lmaoun » engoncé d'une fouta. Un véritable exercice de mépris. Un intervenant raconte que des familles portent de nos jours comme un point noir cet épisode infamant de l'histoire.

Autre visage de la région : son hospitalité légendaire, comme chanté d'ailleurs par le célèbre poète Youcef Oukaci. Le film d'Arezki Metref change de ton et d'images pour présenter Mouloud Mammeri, ses œuvres et son combat pour la vulgarisation de la culture des Gouraras. Une image de toute beauté, montrant une stèle de Mammeri érigée au milieu d'un carrefour, rappelle combien ce symbole adulé et respecté du village est omniprésent dans la mémoire collective de toute une région, fière de ses enfants. Dda Lmouloud, dixit une voix de jeune fille, aimait jouer aux cartes avec ses semblables au café maure, le cœur du roi. Un exemple inénarrable d'une personne pétrie d'humilité et de simplicité. D'autres figures scintillantes, et non des moindres, sont également évoquées dans ce documentaire, à savoir Idir et Brahim Izri, tous deux enfants prodiges d'Ath Yenni ayant consacré leurs vies durant pour la promotion de la chanson kabyle. Le réalisateur a eu également une pensée pour la génération d'aujourd'hui. Des jeunes, un animateur de l'association culturelle, un jeune chanteur et un autre issu d'une famille venu de M'sila, ont pris la parole pour dire leurs problèmes et leurs ambitions. « La solitude nous tue. Lors de l'hiver passé, la bonbonne de gaz a frôlé 1000 DA. Celui qui n'a pas de quoi payé est-t-il condamné à mourir de froid ? », s'interroge ce membre de l'association. Autre point d'orgue du film, lorsque des notables et des jeunes ont battu en brèches les idées selon lesquelles Ath Yenni est un foyer pour le prosélytisme. Le documentaire conclut son voyage initiatique en fixant le visage angélique d'un petit enfant, symbole d'espoir.

A signaler que le film projeté en kabyle, doublé en langue arabe sorti à l'occasion de l'Année de la culture arabe à Alger, sera projeté sur les écrans, comme l'a affirmé le réalisateur, à Tizi ouzou et Ath Yenni durant la saison estivale.

Hocine Lamriben

Bio Express

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Arezki Metref est né en 1952 à Sour El Ghozlane en Algérie. Il est originaire de Aït Yenni en Kabylie. Il a vécu à Alger depuis l'âge de quatre ans. Il a été journaliste dès l'âge de 18 ans, à l'Unité, Parcours Maghrébins, Algérie Actualité, Horizons, L'Hebdo Libéré, avant de créer avec Tahar Djaout et Abdelkrim Djaad l'hebdomadaire indépendant Ruptures en janvier 1993 dont il était le rédacteur en chef.

L'assassinat de Tahar Djaout le contraint à s'exiler en France en janvier 1993. Depuis, il a collaboré au quotidien londonien The Guardian, ainsi qu'à diverses revues : Autrement, Maghreb-Machrek, Panoramique. Il collabore à ce jour à la rubrique monde de l'hebdomadaire Politis. Il est également conférencier, s'exprimant sur l'Algérie tant en France qu'à l'étranger, poète, nouvelliste, romancier, essayiste et dramaturge.

Ecritures théâtrales : Priorité au basilic, éditions Domens 1997, diffusée sur France Culture le 23 mars 1998, créée en juin 99 au théâtre Les Déchargeurs, à Paris et reprise à Avignon en 99. Jouée depuis à Paris, en banlieue et en province. L'Agonie du sablier, Domens 2003, a été créée au théâtre de la Passementerie en 1999. La Nuit du doute, Domens 2000, a donné lieu à plusieurs lectures publiques à Paris. L'Amphore, publiée chez Domens en novembre 2002 a été créée à Confluence à Paris en novembre 2002. L'Intuition du désert, inédite, est sa dernière pièce.

Nouvelliste, Arezki Métref a publié plusieurs nouvelles dans Algérie-Actualité (Alger), El Moudjahid (Alger), Révolution Africaine (Alger), et Nouvelles nouvelles (Paris), réunies dans un recueil inédit, L'instant d'après, Haoua. Il est également l'auteur d'un roman, Le manuscrit (inédit) et d'un monologue Priorité au basilic. Ancien étudiant à l'Institut d'Études Politiques, Arezki Métref est journaliste de profession.

Ath Yanni (Beni Yenni)

Ath Yanni (Beni Yenni)Les Ath Yanni , ensemble de sept villages, sans doute les plus connus de la grande kabylie, et parmi les plus attrayants de cette région. Ils offrent l'exemple de la densité la plus forte en pays rural. De tous côtés, admirable panoramas, en particulier au couché du soleil, lorsque s'embrasent les monts du djurdjura.

Parmis ces villages, celui des ath lahcen, le plus élevé est également le plus important des Ath yanni ; aux ath larva,vestiges de portes et murailles fortifiées avec meurtrières de poterie ; de Taourirth Mimoun, qui est un peu plus loin , est originaire la famille Mammeri, qui a donné des artisans armuriers et bijoutiers , des caids, un artiste peintre et l'écrivain Mouloud Mammeri né en 1917 ; enfin : Taourirth el hedjadj , qui est le premier travérsé. chaque village s'est plus ou moins spécialisé dans une activité artisanale dont les principaux centres sont les ath larva et taourirth mimoun. Les habitants fabriquent de l'ébénisterie, de la coutellerie et surtout des bijoux.

Les bijoux à base d'argent ciselé sont ornées de filigranes, de coraux ou d'émaux cloisonnés dont la tradition s'est peut-être transmise depuis les époques contemporaines du haut moyen-âge européen ; parmi les bagues, bracelet, anneaux, colliers,fibules, boucles d'oreilles domine la composition triangulaire,théme ancien de la bijouterie musulmane.

on trouvera à taourirth Mimoun l'un des artistes du bois incrusté dont les travaux ne peuvent qu'exciter l'admiration : à l'entrée du village on pourra demander aux enfants de nous indiquer à voir l'ancien facteur M .Ramdane ABIB, pour lui demander de nous montrer ses poignards au manche et au fourreau de bois incrustés de nacre ou de corail.

Outres les richesses de l'artisanat, c'est peut etre là qu'on aura l'occasion de saisir au mieux l'esprit kabyle. Il faut flâner à l'intérieur des villages, la route s'arrétant tres souvent à l'entrée, sur la djemaa. Le plus intéressant est sans doute celui des ath lahcene dans lequel on pénètre en passant sous un porche, le long de la mosquée, où palabrent et rêvent les vieux habitants du village. Tres vite on comprend qu'on est entré dans un autre univers, et si d'aventure une invitation inpromptue vous amenait à l'intérieur d'une maison, ne refusez surtout pas (les contacts sont souvents faciles entre femmes européennes et bérbères, gestes et sourires remplaçant le manque de langue commune). on y verra les femmes faire la galette ou rouler le couscous, certaines vous montreront leurs bijoux dont elles sont tres fiéres (et qui ne sont pas à vendre!) On pourra surtout admirer la simplicité et la sobriété des intérieurs et parfois mêmes apercevoir quelques murs aux peintures tradittionelles ou quelques ustensiles anciens qu'on pouvait croire aujourd'hui disparus.

Ath Yanni (Beni yenni) est une ancienne commune, confirmée lors du dernier découpage administratif de 1984; En 1991 elle fût érigée en chef-lieu de Daira regroupant les communes de Benni-Yenni, IBOUDRAREN et Yattafen. Elle est située à 150 Km à l'est de la capitale et à 35 Km au sud-est du chef-lieu de la Wilaya. La commune est traversée au sud par la route nationale 30 qui relie Tizi-Ouzou et plusieurs communes limitrophes, et elle est desservie par le CV 06 qui assure la liaison interne entre tous les villages.

Ell est bordée au nord par Larbaa nath irathen, à l'est par Aïn El Hammam, à l'ouest par Ouadhias et Aït Mahmoud et au sud par Ouacif

Ath Yanni (Beni Yenni) s'étend sur un périmètre de 325 ha pour une population de 6765 habitants (1987) d'ou il ressort une densité brute de 2 habitants à l'hectare.

C'est une commune rurale, située sur le massif de la kabylie au piémont de la chaîne du DJURDJURA, soit à proximité du parc national. Son relief est constitué d'une succession de collines entrecoupées par des sites naturels exceptionnels qui lui a prévalu un caractère touristique indéniable, renforcé par l'activité artisanale exercée par sa population autochtone.

Les At Yanni (les habitants de Beni Yenni) sont connus depuis jadis par leur art dans la bijouterie d'argent émaillée.

La commune d'Ath Yanni est structurée par une agglomération chef-lieu, regroupant les villages : Taourirt el Hadjadj, Taourirt Mimoum, Ait Larbâa, Ait Lahcén, Taourirt issoulas, Taourirt Khalef , Agouni Ahmed, Tigzirt et la zone éparse ou se trouvent quelques petite fractions dont la plus importante est Tansaout.

Tous les villages d'Ath Yanni sont localisés au sommet des crêtes dont la plupart longent la voie centrale de la commune (CV60), constituant une urbanisation entrecoupée par la contrainte du relief.

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/6240
Source : Wikipedia