vendredi 26 novembre 2010 à 13h
Rencontre avec Hacène BELMESSOUS autour de son ouvrage "Opération banlieues"
https://toulouse.demosphere.net/rv/680
Rencontre avec Hacène BELMESSOUS autour de son ouvrage "Opération banlieues"
Entrée libre
Hacène Belmessous, journaliste et chercheur indépendant, collaborateur régulier de la revue Urbanisme, est notamment l'auteur, à L'Atalante, de"; Mixité sociale : une imposture. Retour sur un mythe français "(2006) et"; Le Nouveau Bonheur français, ou le monde selon Disney "(2009). Il est aussi co-auteur de"; Les Minorisés de la République. La discrimination au logement des jeunes générations d'origine immigrée "(La Dispute, 2006).
Entre 1977 et 2003, la politique de la ville visait à"; réinjecter du droit commun "dans les quartiers d'habitat social. Mais depuis, derrière les grands discours, une autre politique se déploie discrètement : la préparation d'une guerre totale aux cités, transformées en véritables ghettos ethniques, chaudrons sociaux dont le"; traitement "ne relèverait plus que de l'éradication ou de la force armée. Voilà ce que démontre cette enquête implacable d'Hacène Belmessous, nourrie de documents confidentiels, de témoignages d'acteurs de la"; sécurité urbaine ", politiques, urbanistes, policiers, gendarmes et militaires et de visites des lieux où militaires et gendarmes se préparent à la contre-guérilla urbaine.
Il explique ainsi qu'un objectif caché des opérations de rénovation urbaine est de faciliter les interventions policières, voire militaires, à venir dans ces territoires. Et il montre comment, à la suite des émeutes de 2005, deux nouveaux intervenants ont été enrôlés par le pouvoir sarkozyste : la gendarmerie mobile et l'armée de terre. Car avec l'adoption en 2008 du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, l'idée d'un engagement des forces terrestres en banlieue n'est plus un tabou. Mais s'ils se disent loyaux envers le chef de l'État, nombre d'officiers interrogés récusent ce"; scénario de l'inacceptable ". Quant aux gendarmes, ils contestent ouvertement leur rapprochement avec la police, tandis que nombre de policiers, aujourd'hui en première ligne, récusent la militarisation croissante de leur action. Autant de révélations inquiétantes, pointant les graves dérives d'une politique d'État ayant fait sienne un nouvel adage :"; Si tu veux la guerre, prépare la guerre ! "