mercredi 15 décembre 2010 à 12h30
"Nous nous battrons encore contre cette gigantesque régression sociale !"
"Nous nous battrons encore contre cette gigantesque régression sociale !"
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Fabien Maguin | Publié le 24 novembre 2010
Une page se tourne avec cette journée de mobilisation nationale, sans que le vote de la loi entérinant la réforme des retraites n'ait clos le chapitre de la colère sociale. Pas de point final donc, plutôt des points de suspension.
D'autres pages du mouvement social sont déjà entamées, en particulier avec les luttes en cours dans la santé. Et les organisations syndicales annoncent de nouvelles mobilisations pour le 15 décembre prochain, journée européenne contre les politiques d'austérité. Pour que les salarié-e-s ne "payent pas la crise".
Que la mobilisation soit plus faible, c'était attendu. Près de 10 000 manifestant-e-s ont répondu à l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires ce mardi 23 novembre. Dix fois moins que pour les journées nationales de mobilisation, cinq fois moins que lors des manifestations départementales. C'est un fait. Prévoyants, les syndicats avaient décidé d'abandonner le long trajet emprunté par toutes les manifestations depuis début septembre, entre St-Cyprien et Jean-Jaurès. Mais le changement de parcours pour cette manifestation a une autre explication que la plus faible affluence. Il s'agissait de finir devant la Mairie de Toulouse pour adresser aux élu-e-s municipaux un message des plus clairs.
Soutien aux salarié-e-s de Tisséo
Gisèle Vidallet explique au micro sous les fenêtres du Capitole le soutien que les manifestant-e-s du jour entendent apporter aux salarié-e-s de de la régie des transports qui ont reçu récemment un blâme : " Une centaine de salarié-e-s de Tisséo ont été sanctionné-e-s pour avoir participé à des piquets de grève pendant le mouvement des retraites, mais aussi pour leur opposition à des choix de l'entreprise en matière d'organisation du travail. Certain-e-s ont dors et déjà été blanchi-e-s, mais il en reste d'autres sur qui les sanctions pèsent.
Les élu-e-s de gauche de la Mairie de Toulouse doivent intervenir. Il n'est pas acceptable que des salarié-e-s soient sanctionné-e-s pour des faits de grève. Si la Mairie ne l'entend pas, nous proposerons des initiatives. Car la solidarité n'est pas un vain mot. Ce que nous avons vécu ensemble depuis quelques mois le prouve. "
Mobilisation européenne contre les politiques d'austérité le 15 décembre
Voilà pour le message adressé aux locataires du Capitole. Aux manifestant-e-s, la secrétaire départementale de la CGT était venu dire que la manifestation du jour ne marquait pas la fin des combats. " Il y aura d'autres initiatives de rue. Nous nous mobiliserons à nouveau dès le 15 décembre prochain lors de la journée européenne contre les politiques d'austérité. C'est au nom de cette politique que Nicolas Sarkozy a imposé cette réforme des retraites. Il en sera ainsi jusqu'à détruire complètement notre protection sociale. Il y a encore de quoi faire ensemble, et leur dire « ça suffit ! » "
L'Union syndicale Solidaires, par la voix de Régis Lagrifoul, veut croire à la poursuite d'une dynamique sans les temps forts que constituaient les manifestations pour les retraites : " Nos manifestations sont aussi l'expression de la convergence des secteurs en lutte. Il faut saluer les mobilisations qui ont lieu en ce moment dans le secteur de la santé. Les combats sont là, dans tous les secteurs. On invite partout à s'organiser pour la suite, à se réunir en AG, à construire les futures luttes contre la grande régression sociale qui nous est imposée. "
Bernard Dedeban, secrétaire départementale de la FSU, conclut le tour de parole dans le même esprit : " La journée du 15 décembre est le prochain rendez-vous où l'ensemble des salarié-e-s pourront refuser de payer une crise pour laquelle ils ne sont pas responsables. Dès demain, particulièrement à la FSU, c'est contre le budget imposé à la Fonction Publique et à l'Éducation Nationale que nous nous battrons. Ce sont 16 000 suppressions de postes qui sont annoncés. Encore une fois. Face à l'ensemble de attaques qui constituent une gigantesque régression sociale, la CGT, la FSU et Solidaires continueront à se battre, avec toutes les organisations qui le voudront. "
Échanges d'amabilités syndicales
" Toutes les organisations qui le voudront ", le message est lancé dans le paysage syndical local. La CFDT, qui n'appellait pas à cette manifestation et organisait un rassemblement de son côté, avait dégainé en premier. Dans un communiqué publié le 19 novembre, l'organisation syndicale départementale écrivait : "La CFDT a fait le choix d'un syndicalisme responsable". Et un peu plus loin : "La CFDT a toujours été responsable sur ce dossier" [des retraites, NDLR] prenant un exemple à l'appui, "depuis 2003, 600 000 salariés ont bénéficié du dispositif carrières longues négocié par la seule CFDT".
Il y aurait donc un syndicalisme responsable, du côté de la CFDT, et un syndicalisme qui ne le serait pas, suivez mon regard... " Le véritable syndicalisme responsable est celui qui exprime les colères du monde du travail. Une fois de plus, nous disons que nous ne lâcherons rien. On continuera jusqu'au retrait de cette loi scélérate. " lui a répondu R. Lagrifoul. Et B. Dedeban en a rajouté une fine couche : " Nous sommes parfaitement responsables contrairement à ce que disent certains syndicats qui ne sont pas là aujourd'hui. Cette réforme était injuste lorsque nous manifestions par millions dans les rues. Elle l'est toujours aujourd'hui que la loi est promulguée. "
" A très bientôt dans la rue ! " conclut Bernard Dedeban. Et comme s'il fallait une preuve de ce présage, une annonce de dernière minute est faite au micro : " Jeudi 25 novembre, une initiative unitaire aura lieu avec un rassemblement à dix heures trente place Arnaud Bernard sur la question des politiques de prise en charge de la dépendance. " Très bientôt qu'il disait.