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samedi 11 décembre 2010 à 17h

Rencontre: Luba Jurgenson

Rencontre avec Luba Jurgenson autour de l'autobiographie de Sofia Tolstoï - ma vie (éditions des Syrtes).

Écrivain, essayiste, traductrice entre autres de Chalamov, de Gontcharov et de Leskov, Luba Jurgenson est maître de conférences de littérature russe à Paris IV. Elle dirige la collection Poustaki chez Verdier où elle a publié Guirchovitch ou Sorokine. Elle est l'auteur de plusieurs livres, entre autres d'essais sur Tolstoï, sur la littérature russe en particulier sur l'univers concentrationnaire.

Sofia Tolstoï (1844-1919) a épousé Léon Tolstoï le 23 septembre 1862, à 18 ans, alors que lui en a 32. Il était alors en pleine gloire, de leur union naîtront 13 enfants dont 9 survivront. Dès leurs premières années de mariage, Sofia Tolstoï devient la plus proche collaboratrice de son mari : secrétaire, dactylographe ou copiste de ses œuvres. Plus tard, ces tâches seront accomplies par les filles du couple. À partir de 1879, Tolstoï se consacre de plus en plus à ses écrits philosophiques et religieux, prône un nouveau mode de vie, difficilement compatible avec sa vie de famille. Une pénible relation s'installe alors dans leur couple, qui durera jusqu'à la fin de leur vie. Atteinte d'une pneumonie, elle meurt le 4 novembre 1919. Sofia Tolstoï est l'auteure de 2 nouvelles et d'un imposant journal intime.

Commencée du vivant de Tolstoï mais jamais achevée, l'imposante autobiographie de Sofia Tolstoï, Ma vie, est l'ouvrage le plus important pour l'étude de l'oeuvre de Léon Tolstoï et pour la compréhension de l'homme.

Le besoin de Sofia Tolstoï de se confier à elle-même était fondamental : elle se sentait seule et incomprise de son mari et de son entourage. Loin de suivre un récit linéaire, le lecteur est plongé dans les contradictions de cette femme de talent, rongée parfois par l'orgueil et la jalousie ou le pouvoir qu'elle pouvait exercer sur les autres. On découvre une femme parfois écrasée par le génie de son mari, terrée dans une frustration permanente, éternellement occupée par les soucis quotidiens. Sofia Tolstoï se révèle souvent très juste, mère et compagne attentive. Il y a dans Ma vie des pages lumineuses sur la maternité, sur la poésie ou la nature, des moments déchirants à la perte de ses enfants. Elle avait également un énorme besoin d'amour romantique que Tolstoï était incapable de lui offrir. Et même s'il se dégage de ces pages beaucoup d'incompréhensions réciproques, on y devine, malgré tout, un amour profond.

Source : http://www.ombres-blanches.fr/rencontres/deta...

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/888