lundi 24 novembre 2014 à 20h45
Café Politique : Quelle gauche pour demain ?
https://toulouse.demosphere.net/rv/9579
Lundi 24 novembre 2014 - 20h45
Invité : François Carbonnel
Enseignant en communication politique et publique
Salle de réception du stade de Balma
Entrée libre, participation facultative.
Le Parti Socialiste se partage entre social-démocratie et social-libéralisme, les radicaux de gauche se posent la question de la participation au gouvernement. Depuis la nomination de Manuel Valls comme premier ministre, EELV est passé d'une participation active à un soutien épisodique et sur beaucoup de dossiers à une critique radicale. Le Parti Communiste hésite entre accords électoraux et attaques frontales. Nouvelle Donne et le Parti de Gauche, partis fondés par des anciens socialistes et quelques écologistes, peinent à trouver un électorat, mais expriment fortement le souhait d'une autre politique. L'extrême gauche trotskiste ne semble plus rallier la partie la plus radicale de la jeunesse. C'est bien une crise majeure pour l'ensemble des partis de gauche.
Le mot d'ordre lancé désespérément par les dirigeants politiques de gauche est le rassemblement ; mettons les divergences sous le tapis, soutenons le gouvernement et la gauche restera au pouvoir ! La menace des victoires futures du Front National n'est pas suffisante pour faire taire les divisions, même le retour sur la scène médiatique de Nicolas Sarkozy n'a pas calmé les tensions internes de la gauche. La crise économique et le surendettement des finances publiques ne facilitent pas la tâche à la "gauche de gouvernement" plus à l'aise dans les politiques de redistribution que dans la rigueur budgétaire et économique. L'Europe et plus généralement la mondialisation marchande ne laissent pas beaucoup de marge de manœuvre pour lancer des initiatives sociales et attaquer frontalement les nombreuses questions environnementales. Les réformes sociétales, autre versant de la gauche, ont certes avancé, mais pas dans le même enthousiasme que les grandes réformes des années 1970 qui ont transformé la condition féminine et le statut des jeunes.
Les partis de gauche sont en difficulté, mais cela ne signifie pas l'acceptation par les français de la politique suivie. Si les dirigeants de la droite se réjouissent de la chute de popularité de François Hollande, ce serait une erreur d'interpréter cela comme le retour en grâce de l'UMP. La contestation des choix gouvernementaux est importante, même si les axes principaux de la critique ne sont pas tous en cohérence. Certains militants anarcho-écologistes pointent fort justement des risques environnementaux bien réels et prennent des risques importants pour transformer la nature en champ de bataille. Des manifestants peu organisés émergent ponctuellement et expriment, en général pacifiquement, leur désaccord avec l'évolution actuelle de la société, rejoignant les nombreux militants associatifs qui militent depuis de longues années pour plus de justice sociale. Beaucoup de citoyens pensent que la gauche n'est pas soluble dans le social-libéralisme ambiant et ne se reconnaissent plus dans cette peu démocratique Vème République. C'est toute la classe politique qui ne semble plus en phase avec les enjeux politiques du moment et l'abstention n'est peut-être pas que le symptôme de la montée de la dépolitisation ou de l'apathie de la jeunesse.
Nous comptons sur votre présence nombreuse pour au moins démontrer que notre capacité à débattre des grands enjeux politiques n'est pas en voie de disparition.
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Deux contributions à lire :
La gauche est-elle soluble dans le libéralisme ?
Peut-on, encore, espérer une vraie gauche, en France ?
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Source : message reçu le 14 novembre 19h