mardi 25 novembre 2014 à 12h
rassemblement SIDA : Prisons, la double peine !
https://toulouse.demosphere.net/rv/9599
SIDA : qualité de vie, qualité des soins :
Prisons : la double peine !
Première action autour de la Journée mondiale de lutte contre le Sida rdv le 25 novembre devant la Cité Administrative, et la Direction interrégionale des services pénitentiaires ( M°Compans Caffarelli )
Prison : Établissement où sont détenues les personnes condamnées à une peine privative de liberté ou en instance de jugement. Définition du Larousse.
La loi n° 94 - 43, du 18 janvier 1994, a confié les soins dispensés aux personnes détenues ainsi que les actions de prévention et d'éducation pour la santé au service public hospitalier. Les personnes détenues devraient bénéficier d'un accès aux soins et à la prévention identique à celui qui est offert à la population générale.
Le Rapport Morlat (recommandations des experts sur la prise en charge des PVVIH) nous rappelle que la réussite thérapeutique des Personnes Vivant avec le VIH est en partie dépendante des conditions de vie, de la situation sociale des personnes et de la qualité de la prise en charge « globale » et multidisciplinaire.
La comparaison entre la réalité de la qualité de vie en détention des personnes séropositives, de leurs accès aux soins et de leur prise en charge médicale et celle préconisé par la loi du 18 janvier 1994 associé aux recommandations des experts montre la persistance d'un disfonctionnement dans l'application de la loi. La privatisation de liberté est souvent accompagnée d'inégalité sociale de santé que la prison exacerbe.
La surpopulation carcérale et les conditions de détention (hygiène et alimentation) sont régulièrement dénoncées. Pour se nourrir correctement et/ou obtenir les produits de première nécessité, les détenu-e-s sont obligés de cantiner mais à des prix qui accentuent les inégalités sociales des plus pauvres d'entre eux. Mais en plus de ces difficultés, les PVVIH doivent faire face au stigmate par rapport à leur pathologie et subir la discrimination de certains co-détenus et/ou personnel de surveillance.
Dans ces conditions la prise du traitement ARV peut être compliquée alors qu'une bonne observance fait partie de la réussite thérapeutique. L'accès aux soins primaires (dentaire, consultations médicales, etc..) se fait, dans certains établissements pénitentiaire, dans des délais d'attente inacceptable. La prise en charge globale des PVVIH plus que conseillé est inadapté dans sa mise en place de part les freins que posent les contraintes de la détention et remet en cause l'application de la loi de 1994 qui préconisait l'égalité d'accès aux soins en prison identique à celui qui est offert à la population en général.
Ce constat d'inégalité est vérifié par rapport aux outils de réduction des risques. Alors que la prévalence du VIH et des hépatites est six fois plus élevé en prison qu'à l'extérieur et que l'enquête Prévacar a démontré la consommation de produits illicites en milieu carcéral, les outils de rdr ayant montré leur efficacité sont toujours inaccessibles aux détenus usagers de drogues.
A ce constat d'inégalité de qualité de vie et de soins en prison, l'accompagnement à la sortie qui devrait être effectué au près des PVVIH n'est pas toujours réalisé correctement et peut les mettre dans des situations sociales et sanitaires difficiles.
Quand à la suspension de peine pour raisons médicale et bien que le texte initial spécifiait « qu'elle que soit la nature de la peine ou sa durée restant à subir » être prononcée à l'égard » des condamnés dont il est établi « qu'ils sont atteints d'une pathologie engageant le pronostic vital ou que leur état de santé est durablement incompatible avec le maintien en détention », elle n'est appliqué que pour éviter que les personnes ne meurent en prison.
Aujourd'hui encore, être séropositif-ve en prison ou malade du sida se vit comme une double peine !
Act Up Sud-Ouest
Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/9599
Source : https://www.facebook.com/events/3732827494998
Source : message reçu le 17 novembre 17h